L'Anru 1 se finalise, l'Anru 2 démarre
Les premières conventions de renouvellement urbain au titre de l'Anru 2 seront signées dans les prochaines semaines. L'agence prépare en parallèle la fin de l'Anru 1 programmée en 2020. Elle a par ailleurs repéré une soixantaine de projets de co-investissement avec la Caisse des Dépôts et des investisseurs privés, pour réaliser, dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, des hôtels d'entreprises, centres commerciaux, résidences santé et étudiantes...
L'équipe de l'Anru a fait le point sur son activité, le 31 janvier, à l'occasion de ses vœux à la presse. Concernant l'Anru 1, le programme national de rénovation urbaine (PNRU) entre en phase de finalisation. "Le programme est réalisé à près de 85%", indique l'Anru. Les dernières opérations sont prévues en 2020. 399 conventions ont été signées, touchant 4 millions d'habitant. 12,350 milliards d'euros ont été mobilisés depuis son lancement en 2004, pour plus de 50 milliards d'investissements. Près de 10 milliards d'euros ont été versés depuis le début de l'Anru 1, en 2004, dont plus d'un milliard en 2016.
110 protocoles de préfiguration signés ou en cours de signature
Les financements de l'Anru 2 s'élèvent à 7,4 milliards d'euros (6 milliards d'euros subvention). Les premières conventions de renouvellement urbain du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU)"devraient être signées au premier semestre 2017", assure l'Anru, citant Rennes et Pau, ainsi que Poitiers, Angers et Nantes.
Pour l'heure, on en est encore au stade du protocole de préfiguration des futurs projets de renouvellement urbain (qui, rappelons-le, est destiné à financer le programme d'études et les moyens d'ingénierie qui seront nécessaires à la conception des projets urbains et à la définition des conditions de leur faisabilité).
116 protocoles seront signés, couvrant les 200 quartiers Anru 2 d'intérêt national (un protocole peut concerner plusieurs quartiers). Au 31 janvier, 50 protocoles ont été signés et 60 dossiers ont été examinés par le comité d'engagement (ce qui signifie que la signature est imminente). Ces 110 dossiers prévoient au total 250 opérations d'investissement impactant "plus de 16.000 logements" dont 10.700 logements actés en démolition (100 opérations concernées), plus de 3.000 logements prévus en réhabilitation (35 opérations) et plus de 2.300 logements sociaux prévus en reconstruction en dehors des quartiers. On le voit, le tabou de la démolition est bel et bien enterré et la règle du 1 pour 1 une histoire ancienne.
900 millions de ressources
Pour assurer tout cela, l'agence a donné des détails sur le budget 2017 voté en conseil d'administration du 29 novembre 2016. Ce budget permet d' "assoir un budget de 900 millions de ressources" et d'assurer le déploiement du NPNRU avec le vote de crédits qui permettront le démarrage dès cette année de son exécution financière. A ce titre, 209 millions d'euros de prévisions d'engagements sont prévus (133 millions d'euros sur les protocoles et 76 millions d'euros sur les signatures des premières conventions) et 54 millions d'euros de crédits de paiement affectés aux protocoles sont prévus.
Le conseil d'administration est également revenu sur l'Anru 1. Rappelant que les engagements du PNRU se sont terminés en 2015, le niveau de paiements inscrit au budget 2017 retenu s'élève à 837 millions d'euros.
Premiers projets de co-investissement
L'Anru a également annoncé que les premiers projets de co-investissement dans les 1.500 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), permis par la loi Lamy (art.3), seront signés au premier semestre 2017. Elle en a identifié une soixantaine : opérations classiques de bureaux, de coworking, de commerces et de résidences. Elles se situent en Paca, Hauts-de-France, Ile-de-France et Nouvelle Aquitaine.
Pour rappel (voir notre article du 11 novembre 2015), la Caisse des Dépôts et l'Anru ont prévu d'investir chacune 125 millions d'euros pour cofinancer, avec des investisseurs privés, des opérations immobilières dans les QPV. Avec ces 250 millions d'euros de fonds propres, l'Anru table que un potentiel d'investissement de 1,3 milliards d'euros pour quatre types d'intervention : immobilier d'entreprise (bureaux, locaux d'activités, ateliers) ; hôtels et résidences (étudiantes, séniors, tourisme, affaires) ; immobilier de services (commerce, santé, loisirs, coworking) ; "projets mixtes à vocation économique et de logement". Pour rappel, pour être éligibles, les opérations immobilières doivent notamment contribuer à la diversification fonctionnelle du quartier, présenter un niveau de rentabilité en adéquation avec le territoire et répondre aux meilleurs critères en termes de performance énergétique.
Ce point de début d'année a également été l'occasion d'indiquer le renouvellement de la convention de l'Anru avec Epareca, signée le 1er décembre 2016 pour 4 ans et la signature d'une convention avec l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France (voir notre article du 10 janvier 2017).