L'ANFR publie une simulation nationale d'exposition aux ondes électromagnétiques
La carte mise en ligne par l'Agence nationale des fréquences (ANFR) permet de visualiser une simulation d'exposition aux ondes électromagnétiques partout en France, avec une prise en compte du bâti et du relief. L'agence s'attend à de nombreuses demandes de vérification par des mesures de terrain de la part de citoyens ou de collectivités.

© ANFR
Annoncé en janvier 2025 par l'Agence nationale des fréquences (ANFR), le module de visualisation des niveaux d'exposition aux champs électromagnétiques à l'échelle nationale vient d'être mis en ligne. On peut découvrir cette simulation sur la plateforme Cartoradio.fr ainsi que sur l'application mobile de l'agence OpenBarres.
Un dispositif national pour la transparence
Cette initiative répond à l'obligation de l'ANFR d'assurer le respect des valeurs limites d'exposition du public aux champs électromagnétiques et était inscrite dans le quatrième plan national Santé Environnement (PNSE 4). "La mise à disposition de cette modélisation de l’exposition aux champs électromagnétiques renforce la transparence et l'accès à l’information pour les citoyens et les collectivités locales", souligne l'agence. L'outil a été développé en partenariat avec la direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère de la transition écologique, le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et la société Geomod.
Une modélisation massive à l'échelle nationale
La carte propose une simulation des niveaux d'exposition aux ondes à l'extérieur en tout point du territoire métropolitain. Jusqu'alors ce genre de simulation n'était accessible que dans certaines zones, notamment lors de l'installation de nouvelles antennes si les élus les demandaient.
La carte de l'ANFR totalise 130 milliards de points, actualisés chaque mois pour tenir compte de l'évolution des réseaux de téléphonie mobile. La modélisation intègre les données cartographiques de l'IGN (sol et bâtiments) et les caractéristiques techniques des stations de téléphonie mobile extérieures autorisées par l'ANFR. On notera que les antennes mobiles indoor, telles que celles implantées dans les stations de métro, gares, centres commerciaux, parkings, centres de congrès (…) ne sont pas prises en compte dans le calcul des simulations.
Pour chaque point, le niveau de champ électrique est simulé à 1,5 mètre au-dessus du sol et exprimé en Volt par mètre (V/m).
Exposition plus forte dans les villes
L'agence rappelle que les valeurs limites réglementaires pour les antennes de téléphonie mobile en France sont comprises entre 36 et 61 V/m selon les fréquences utilisées.
Les simulations montrent que pour l'essentiel du territoire, les niveaux restent "très faibles par rapport à ces valeurs limites", souligne l'ANFR, particulièrement en zone rurale. Pour accentuer, ce caractère rassurant des résultat, on notera le choix de couleurs violet foncé (exposition faible) à jaune orange (exposition forte) en passant par le vert tendre (exposition moyenne), moins anxiogènes que la gradation du vert au rouge des cartes de chaleur.
L'agence rappelle par ailleurs que seules les mesures relevées sur le terrain permettent d'établir avec précision le niveau réel d'exposition. Celles-ci, réalisées à la demande de particuliers, de communes ou à l'initiative de l'agence sont réalisées par des experts indépendants, pour la plupart à l'intérieur des bâtiments. Elles intègrent aussi toutes les ondes (FM, TV, micro-onde…).
Afflux probable de demandes de vérification
L'ANFR relève que "des zones d'expositions plus importantes peuvent apparaître localement, notamment en présence de relief ou en milieu urbain". Et c'est précisément dans ces zones que l'agence prévoit d'orienter sa surveillance.
En cas de dépassement constaté, l'Agence indique pouvoir "demander l'arrêt immédiat de l'émetteur radioélectrique concerné et imposer des mesures correctives". Pour mémoire, comme les mesures sont - de fait – très sensiblement en dessous des seuils règlementaires, la loi n° 2015-136 du 9 février 2015 (dite loi Abeille) avait défini des "points atypiques" nécessitant des mesures correctives. Ceux-ci sont définis par la loi, qui n'a pas fixé de chiffre, "comme les lieux où le niveau d'exposition du public aux champs électromagnétiques dépasse substantiellement celui généralement observé à l'échelle nationale".
Lors de ses vœux (voir notre article du 27 janvier 2025), l'ANFR avait dit s'attendre à un afflux de demande de mesure à la suite de la publication de ces simulations, des habitants pouvant s'étonner de simulations jugées anormalement basse ou haute. L'agence rappelle que les élus locaux disposent du service en ligne mesures.anfr.fr pour demander des mesures d'exposition, dont les résultats sont ensuite consultables sur Cartoradio.fr.