L'Anett vent debout contre le triplement de la taxe de séjour en Île-de-France
Une mesure "prise à la hâte" qui va "pénaliser la compétitivité" des destinations françaises face à la concurrence étrangère, c'est ainsi que l'Anett (Association nationale des élus des territoires touristiques) juge la surtaxe de 200%, soit un triplement, sur la taxe de séjour en Île-de-France, votée en loi de finances pour 2024 au profit de l'autorité organisatrice des transports Île-de-France Mobilités (IDFM), et entrée en vigueur au 1er janvier.
Dans un communiqué du 16 janvier, l'association s'interroge : "Veut-on encore des touristes en France ?" Selon elle, "cette mesure décidée sans concertation avec les élus et les acteurs des territoires touristiques apparaît comme une aberration et aura des conséquences plus que néfastes sur l'économie de ce secteur".
Côté "aberration", l'Anett pointe le besoin de financement d'IDFM "estimé à 200 millions" alors que la mesure "permettra une recette de 400 millions d'euros". "Où ira l'excédent ?" renchérit-elle.
Côté "conséquences", l'association affirme que "cette mesure prise à la hâte va pénaliser la compétitivité de la destination sur le tourisme d'affaires et de groupes qui choisiront des destinations étrangères plus compétitives". En guise d'illustration, elle évoque "une famille séjournant dans un camping à Provins" : "Lorsque celle-ci devra payer 120 euros de taxe de séjour à quatre pour une semaine, elle réduira d'une nuitée son séjour ou elle se privera d'un restaurant ou d'activités."
Au-delà du cas francilien, l'Anett alarme sur ces "autres régions […] prêtes à faire voter ce triplement de la taxe de séjour sur leur territoire pour financer à leur tour les mobilités de leurs habitants". Pour elle, il s'agit d'"un détournement de l'affectation légale de la taxe de séjour destinée dans sa cause première, aux équipements touristiques et non aux infrastructures de droit commun".
Avant le vote de la loi, le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) avaient déjà manifesté leur mécontentement face à cette mesure.