Hébergement / Santé - L'Anesm publie une recommandation sur la prise en compte de la santé des personnes en CHRS
L'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicosociaux (Anesm) publie une nouvelle recommandation de bonnes pratiques professionnelles (RBPF), consacrée à la "Prise en compte de la santé physique et psychique des personnes accueillies en CHRS" (centres d'hébergement et de réadaptation sociale). L'agence se penche ainsi sur une question récurrente, mise en évidence par les nombreuses études et qui a fait l'objet, en 2010, d'un rapport novateur, lui-même à l'origine de l'expérimentation du dispositif "Un chez soi d'abord" (voir nos articles ci-contre du 11 janvier 2010 et du 24 novembre 2014).
Prendre en compte la santé dès le projet d'accueil
L'objectif affiché est d'intégrer la dimension santé dans une démarche d'accompagnement global des personnes accueillies en CHRS, tout en favorisant la participation des intéressés. Pour cela, la recommandation retient trois grands axes : prendre en compte la santé dès le projet d'admission de la personne, mettre en place un accompagnement à la santé tout au long du parcours et développer un projet d'établissement intégrant les actions d'accompagnement personnalisé d'accès à la santé.
Sur le premier axe, l'Anesm préconise notamment d'informer les personnes accueillies sur les droits à la santé et sur l'articulation entre les professionnels du CHRS et ceux du secteur médical. Elle recommande de faciliter l'organisation des bilans médicaux et des dépistages (proposition d'un point avec l'intéressé, accompagnement dans les démarches...), mais aussi de repérer les signes révélateurs de mauvaise santé, de violence, d'addiction, de souffrance psychique ou de handicap.
Assurer un accompagnement à la santé tout au long du parcours
En matière d'accompagnement à la santé tout au long du parcours, l'Anesm formule plus d'une vingtaine de recommandations regroupées en plusieurs chapitres. Il s'agit ainsi de valoriser l'image de soi des personnes accueillies et d'intégrer des orientations en faveur de la santé dans leur projet personnalisé. L'Anesm recommande également d'organiser des actions de prévention et d'éducation à la santé adaptées aux difficultés rencontrées par les personnes accueillies et de partager avec les intéressés les difficultés qu'ils rencontrent dans leurs démarches d'accès à la santé (préparation aux rencontres avec les acteurs médicaux, mobilisation de la personne sur son parcours de santé...).
Enfin, sur le cas particulier - mais très prégnant chez les personnes en situation de précarité - de la santé mentale, il s'agit d'identifier les contextes les plus salutaires pour favoriser une stabilisation - par exemple en orientant vers les services spécialisés et en engageant des partenariats avec les équipes des secteurs psychiatriques - et de développer des démarches de prévention des conduites addictives et de réduction des risques liés à ces addictions.
Intégrer la santé au projet d'établissement
Le troisième axe consiste à développer un projet d'établissement intégrant les actions d'accompagnement personnalisé d'accès à la santé. Pour cela, l'Anesm préconise de définir une stratégie de promotion de la santé du CHRS, en rencontrant les acteurs médicaux de proximité et en participant aux instances et groupes de travail territoriaux (comme les conseils locaux de santé mentale).
Il convient aussi de mettre en place les procédures nécessaires à la protection des personnes, d'identifier les professionnels référents et de communiquer le contenu de ces procédures, de façon adaptée, à toutes les personnes vivant au sein de l'établissement. Enfin, pour porter cette politique, l'Anesm recommande de définir les besoins en compétences et/ou en formations au sein de l'établissement et de soutenir les professionnels.