Economie / Environnement - Lancement des états généraux de l'économie circulaire du Grand Paris
La maire de Paris Anne Hidalgo a lancé le 11 mars à l'hôtel de ville les états généraux de l'économie circulaire du Grand Paris, première étape d'une démarche qui doit aboutir à la rédaction d'un livre blanc de préconisations en septembre. Se présentant comme une "militante de l'économie circulaire", Anne Hidalgo a défendu dans son discours introductif cette "économie du moindre impact" et du "partage", qui allie création d'emplois et protection de l'environnement, dans un contexte de raréfaction des ressources.
La maire était entourée du président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Jean-Paul Delevoye, de l'ancienne ministre Corinne Lepage - chargée par la ministre de l'Ecologie d'une mission sur la "transition économique" - et de nombreux élus de la métropole. Vingt collectivités de la région parisienne sont d'ores et déjà associées à la démarche.
Une dizaine de groupes de travail réunissant collectivités, entreprises, ONG et chercheurs doivent désormais se mettre au travail pour élaborer des propositions sur des thématiques telles que la trajectoire zéro déchet, le gaspillage alimentaire, les énergies de récupération, l'écologie industrielle ou encore les déchets de chantier. L'ensemble de ces propositions sera rassemblé dans un Livre blanc publié en septembre 2015, et les "recommandations des groupes de travail (...) mises en application par les collectivités dès janvier 2016", assure le dossier de presse de la manifestation.
Selon la ville, environ 50.000 emplois non-délocalisables pourraient être créés en Ile-de-France grâce à l'économie circulaire, et 400.000 emplois d'ici à 2020 à l'échelle de l'Union européenne. 14% des émissions annuelles de gaz à effet de serre pourraient être réduites en Europe grâce à la généralisation de l'économie circulaire.
Après les discours d'ouverture, quatre tables rondes ont donné un avant-goût des discussions qui animeront les groupes de travail. Les participants ont insisté sur la nécessité d'appréhender l'économie circulaire comme un changement complet de modèle, qui modifie les manières de consommer - en substituant le partage, la location des biens à leur possession -, mais aussi de produire - en créant des biens plus "robustes", et plus facilement recyclables. Plusieurs intervenants ont évoqué la nécessité d'agir sur les prix pour rendre plus compétitifs les produits issus du recyclage. "Il faut payer plus cher ce qui est non respectueux de l'environnement", a estimé Géraldine Poivert, directrice générale d'Ecofolio. Le député François-Michel Lambert (EELV), président de l'Institut de l'économie circulaire, a évoqué la nécessité de faire évoluer la fiscalité, "construite pour le gâchis, la surconsommation", et qui "n'aide pas le recyclage et le réemploi".