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Réforme territoriale - L'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine devrait devenir le "Grand Est"

Après les "Hauts-de-France", la carte des nouvelles régions s'est enrichie ce lundi 4 avril d'un nouveau nom : à 75%, les internautes d'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine ont choisi d'appeler "Grand Est" leur nouvelle grande région.
"Le nom que je vais proposer au conseil régional, ce sera Grand Est", a annoncé le président de la région, Philippe Richert, en dévoilant lors d'une conférence de presse le résultat de la consultation organisée pendant trois semaines sur internet.
Les quelque 290.000 votants ont préféré cette appellation à des trouvailles plus originales, comme "Nouvelle Austrasie" (du nom d'une ancienne province mérovingienne du VIe siècle), qui a recueilli 10,4% des suffrages, "Rhin-Champagne" (9,8%) et "Acalie" (formé à partir d'ACAL, les initiales des anciennes régions fusionnées), qui n'a recueilli que 4,8%.
Il revient désormais au conseil régional, lors de sa réunion du 29 avril, d'entériner ce choix, qui sera ensuite proposé aux autorités nationales (gouvernement et Conseil d'Etat) pour devenir officiel, au plus tard le 1er octobre.
L'ironie de ce résultat tient au fait que "Grand Est" avait dans un premier temps été éliminé par un comité mis en place spécialement pour plancher sur cette question. A l'issue d'une "réflexion" de plusieurs semaines, ces 60 élus, experts et citoyens tirés au sort n'avaient retenu que "Nouvelle Austrasie", "Acalie" et "Rhin-Champagne".
Face à des quolibets sur les réseaux sociaux, l'exécutif régional avait cependant décidé au dernier moment de repêcher le nom "Grand Est", en l'incluant malgré tout dans la liste des propositions soumises au vote du public.
"C'était le quatrième nom sur la liste du comité. Nous avons donc décidé de proposer quatre noms au lieu de trois, car il nous semblait que si Grand Est n'y était pas, il y aurait une forme de frustration", a argumenté lundi Philippe Richert.

"Le moins moche"

Les documents officiels préciseront dorénavant "Conseil régional Grand Est", avec en-dessous la mention "Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine", pour "préserver les identités", selon Philippe Richert. La nouvelle région, qui compte 5,5 millions d'habitants entre l'Ile-de-France et la frontière allemande, est la deuxième en France à se doter d'un nouveau nom à l'issue d'une consultation sur internet. Mi-mars, le président du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, avait ainsi annoncé que sa région s'appellerait désormais "Hauts-de-France", un nom qui s'était imposé de justesse lors d'une consultation sur internet, en devançant légèrement "Terres-du-Nord".
Avec un score sans bavure de 75%, Grand Est devrait logiquement échapper à la contestation. C'est "le nom le plus fédérateur", a twitté le maire de Nancy, Laurent Hénart. Mais nombre de commentateurs ironisaient sur Twitter sur le caractère aussi peu innovant que poétique de ce nom : "Aussi fade qu'un champagne sans bulles", "sans doute pas le meilleur nom mais assurément le moins pire de la liste". D'autres internautes s'interrogeaient sur le gentilé des habitants de la nouvelle région : "On est quoi, GrandEstiens ? GrandEstois ?".
Pour le cabarettiste et humoriste alsacien Roger Siffer, qui confie n'avoir pas pris part à la consultation, "Grand Est, c'est le moins moche". "De toute façon, si ça n'avait tenu qu'à moi, cette grande région je l'aurais appelée... Alsace !", a-t-il ironisé.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux commentaires soulignaient que ce changement de nom ne changerait rien aux sentiments d'appartenance aux anciennes régions.