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Insertion - L'Adie se lance à son tour dans le "microcrédit personnel" pour financer la recherche d'emploi

Si le besoin de microcrédit social, ou personnel, est apparu dès 2005 lors du lancement du plan de cohésion sociale, son développement est très lent. Aujourd'hui, quatorze banques et treize associations participent à l'octroi de ce type de prêt, pour des montants allant de 300 à 3.000 euros. Il est destiné aux demandeurs d'emploi ou travailleurs pauvres qui n'ont pas accès au crédit bancaire et qui ont besoin d'investir pour faciliter leur recherche d'emploi. D'après les chiffres de l'Agence nouvelle des solidarités actives, 3.000 prêts seulement, d'un montant moyen de 1.800 euros, ont été accordés en trois ans. Pour remédier à cette situation, l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) a décidé de lancer en février 2008 une expérimentation sur trois territoires : Saint-Malo, Périgueux et le Grand Nancy. Objectif : proposer du microcrédit social aux personnes résidant dans ces agglomérations et qui n'ont pas accès au crédit bancaire. Le prêt accordé peut ainsi leur permettre de financer l'achat d'un ordinateur, d'un véhicule, de suivre une formation, de passer leur permis de conduire ou d'acquérir la trésorerie nécessaire pour leurs déplacements professionnels ou liés à leur recherche d'emploi.

L'Adie, qui réservait pour le moment le microcrédit aux créateurs d'entreprises (microcrédit "professionnel"), souhaite par ce biais permettre aux demandeurs d'emploi de remettre le pied à l'étrier. "Parce que des blocages financiers existent aussi dans l'accès à l'emploi salarié, parce qu'une partie de ces blocages pourra être levée si les personnes pouvaient accéder à un prêt, parce que beaucoup de ces personnes n'ont pas accès au crédit bancaire compte tenu de leur situation socioprofessionnelle", insiste l'association. Dans le cadre de ce projet, intitulé "microcrédit mobil", les demandeurs sont accueillis par téléphone par un conseiller de l'Adie. L'intérêt de la démarche réside dans sa rapidité : ils reçoivent une réponse dans les quarante-huit heures. Le financement est en outre débloqué en moins d'une semaine ! Mais pour bénéficier du prêt, les demandeurs doivent avoir "un véritable projet professionnel avec des perspectives de retrouver un emploi". Depuis le début de l'expérimentation, le projet a permis à douze personnes, sur 30 à 35 contacts, de bénéficier d'un prêt d'une valeur moyenne de 850 euros, avec des mensualités de remboursement de 60 à 65 euros. "Pour nous, douze financements en trois mois pour un outil qui ne bénéficie pas encore d'ancrage territorial, c'est très encourageant", souligne Line André, de l'Adie. L'association va poursuivre l'expérimentation jusqu'en juillet 2008. Après quoi, elle compte déployer ce dispositif de microcrédit social destiné aux particuliers sur tout le territoire national.

Emilie Zapalski