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Environnement - La région Rhône-Alpes demande un débat public sur l'exploitation des gaz de schiste

La région Rhône-Alpes, présidée par Jean-Jack Queyranne, a réaffirmé le 8 septembre son opposition à l'exploitation des gaz de schiste sur son territoire et réclamé l'organisation d'un débat public sur cette question. "On estime qu'on n'a pas besoin de cette ressource", a commenté le vice-président de la région, délégué à l'énergie et au climat, Benoît Leclair, lors d'un point de presse.
Par ailleurs, "notre souhait, c'est qu'enfin la chape de plomb soit levée et qu'un véritable débat énergétique soit organisé dans notre pays concernant l'opportunité d'exploiter ou non ces gaz de schiste", a-t-il ajouté.
La réaffirmation de cette position intervient alors que la collectivité a rendu publique jeudi la synthèse d'un débat régional organisé en juin, qu'elle va transmettre au gouvernement. Celle-ci pointe à nouveau les risques liés à la technique de la fracturation hydraulique, la seule technique - jugée très polluante - existant à ce jour pour développer les gisements. Cette technique a finalement été interdite par le Parlement, fin juin, après une forte mobilisation d'opposants. "Mais la loi n'a rien résolu puisqu'elle demande aux industriels de se prononcer sur la technique qu'ils comptent utiliser dans le cadre de leurs permis" d'exploitation, a estimé Benoît Leclair, rappelant que la loi "n'a pas abrogé les permis".
La déclaration des industriels "doit arriver sur le bureau du ministère le 14 septembre et le gouvernement s'est donné un mois pour publier cette réponse". "Là, on verra si les industriels renoncent à leurs permis, ce qui est très peu vraisemblable, ou trouvent un artifice pour dire qu'ils n'utilisent pas la fracturation hydraulique, ce qui leur permettra de conserver la possibilité d'utiliser leurs permis plus tard", a ajouté le vice-président de la région Rhône-Alpes. S'ils ne mentionnent pas la fracturation hydraulique, "c'est clairement l'objectif de gagner du temps", a-t-il commenté. Selon lui,  "le gouvernement aussi gagne du temps car il avait promis un rapport de la mission interministérielle avant l'été (...) et on attend toujours un rapport définitif". La collectivité compte organiser à nouveau trois débats en octobre dans la région Rhône-Alpes.