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Transports - La région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes dénonce la suppression de 24 TER par la SNCF

L'exécutif de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC) a vivement critiqué dans un communiqué diffusé le 23 février la décision prise "unilatéralement" par la SNCF de supprimer 24 trains express régionaux (TER) quotidiens, une décision attribuée par l'exploitant à un problème de recrutement et de formation des conducteurs qui décale tout le processus d'entrée dans l'entreprise. Les lignes concernées par la suppression de certaines circulations jusqu'au 2 juillet prochain sont Bordeaux-Coutras-Angoulême, Bordeaux-Le Verdon, Bordeaux-Arcachon, Bordeaux-Bergerac-Sarlat, Agen-Périgueux et Bordeaux-Périgueux.
Alors qu'elle contribue "à hauteur de plus de 120 millions d'euros par an au fonctionnement du service TER", une contribution toutefois "gelée depuis 2014 dans l'attente d'une meilleure production et de la démonstration d'une meilleure maîtrise des coûts", la région dit avoir appris "avec stupeur que la SNCF ne pouvait plus assurer le plan de transport du TER Aquitaine par manque de conducteurs (entre 16 et 20 sur le site de Bordeaux). La région "n'accepte pas cette situation", souligne-t-elle.
La suppression de 24 trains par jour en semaine représente, selon elle, "plus de 5% des circulations que la région commande" et pénalise "plus de 2.000 usagers", les cars de substitution, lorsqu'ils sont proposés, "ne répondant pas aux attentes légitimes des usagers qui subissent des temps de parcours dégradés". Le président du conseil régional, Alain Rousset, a exprimé dans un courrier au patron de la SNCF, Guillaume Pepy, son "refus de réduire le plan de transport, en demandant le rétablissement immédiat du plan de transport commandé par la région, sans attendre le mois de juillet".
L'exécutif régional fait état dans son communiqué de "nombreuses circonstances aggravantes, qui contribuent à renforcer son insatisfaction", comme notamment le caractère "inédit" en Aquitaine de "cette crise d'ampleur nationale". "Il manque environ 300 conducteurs en France pour les trains régionaux, ce qui semble mettre en évidence une gestion défaillante" du groupe SNCF, dit-il.
La région souligne aussi que, depuis de nombreuses années, elle fournit à la SNCF "les moyens lui permettant de rendre un service conforme à la commande": notamment du matériel neuf (630 millions d'euros investis depuis 2002 dont 270 millions d'euros sur les deux dernières séries Régiolis et Regio 2N), un "financement à 100% d'un centre de maintenance dédié aux TER, à hauteur de 25 millions d'euros", et un financement pour la "modernisation du réseau (190 millions d'euros sur le réseau aquitain depuis 2002)" et pour un "centre opérationnel" d'information des usagers en situation perturbée. "Sans réaction rapide de la SNCF pour rétablir le plan de transport, la région ALPC prendra des mesures à la hauteur du service non-rendu", prévient l'exécutif régional.
Touchée elle aussi par la suppression de certains TER pour les mêmes raisons, la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie a également dénoncé, par la voix de son vice-président en charge des transports, Gérald Darmanin, le "plan de transport adapté" de la SNCF mis en place du 29 février au 16 avril, notamment en Picardie. "Il est inadmissible que les usagers du TER payent le prix de la mauvaise gestion par la SNCF de ses ressources humaines", a souligné l'exécutif régional dans un communiqué le 17 février. Il demande à la SNCF "de prendre ses responsabilités" et de faire en sorte que "les habitants de notre région bénéficient d'une offre de transport de qualité conforme au contrat qui lie la SNCF à l'institution régionale". "Si ces suppressions temporaires de trains étaient confirmées, la région réclamera des indemnités à la SNCF et le président de région demandera en urgence une réunion sur cette situation inacceptable à Guillaume Pepy, président de la SNCF", assure-t-elle. A sa demande, les équipes régionales de la SNCF seront auditionnées au siège de la région en commission Transports le 25 février prochain.