La réforme "France Travail", une opportunité selon l’Union nationale des missions locales

L’Union nationale des missions locales tient ses Rencontres nationales jeudi 13 et vendredi 14 octobre. Alors que le gouvernement souhaite unifier le service public de l’emploi avec son projet "France Travail", elle y perçoit davantage d’opportunités que de menaces.

Une fois n’est pas coutume, les Rencontres nationales des missions locales, qui se tiennent jeudi 13 et vendredi 14 octobre à Tours, s’inscrivent dans un contexte mouvementé. Après la mise en place au forceps du contrat d’engagement jeune – qui a donné lieu à 100.000 signatures, côté missions locales, depuis le 1er mars  2022 – , le gouvernement n’en a pas fini avec les réformes. Place désormais, au projet "France Travail" qui vise à proposer un accompagnement intensif à tous les chômeurs, à l’aide d’une meilleure coordination entre acteurs du service public de l’emploi.

Clôturées ce vendredi par une intervention du ministre du Travail, du Plein-Emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt, ces rencontres seront l’occasion, pour l’Union nationale des missions locales (UNML), de "réaffirmer cette idée qu’on ne peut pas faire un service public de l’emploi trop généraliste dans l’accompagnement des publics", indique à Localtis le président de l’UNML, Stéphane Valli. "Spécifique, le public jeune doit être accompagné par des acteurs spécialisés, avec des professionnels formés", ajoute-t-il.

Fêtant cette année les quarante ans d’existence des missions locales, le réseau annoncera le "redémarrage" de l’Institut Bertrand Schwartz, créé en 2011. Son objectif sera d’"être force de proposition auprès du gouvernement", précise Stéphane Valli. Est également prévu un point d’étape sur la labellisation des pratiques d’accueil et d’accompagnement des missions locales, qui devrait démarrer l’an prochain.

Favorable au guichet unique

A l’image d’autres parties prenantes à la concertation autour du projet "France Travail", qui a démarré fin septembre (lire notre article du 03/10), Stéphane Valli voit davantage d’opportunités que de menaces dans cette réforme. "Nous sommes d’accord pour un guichet unique d’accueil et des systèmes d’information qui se parlent pour gagner du temps, c’est une évidence", déclare-t-il.

Le président de l’UNML se dit favorable à un dossier unique, qui éviterait aux jeunes accueillis en missions locales de devoir reproduire des démarches administratives auprès d’autres institutions. Par ailleurs, "il faut que les systèmes d’information soient vraiment adaptés aux professionnels et permettent à ce qu’État, régions et départements récoltent les informations dont ils ont besoin pour mener leurs politiques publiques", ajoute Stéphane Valli.  

"Mettre tout le monde autour de la table"

"Ce qui pourrait être intéressant avec 'France Travail', c’est de mettre tout le monde autour de la table pour construire des politiques qui ne sont pas toujours au même niveau sur tout le territoire national", poursuit le président de l’UNML, qui espère une plus forte "complémentarité" avec des partenaires institutionnels comme les départements et les régions.

Les enjeux portent tant sur les financements issus de ces collectivités locales – variables selon les territoires – que sur une meilleure coordination avec elles, dans l’objectif d’accompagner le plus tôt possible les jeunes en situation de décrochage, déjà suivis par les services départementaux (à travers l’aide sociale à l’enfance, la prévention spécialisée…) comme régionaux (via le suivi des décrocheurs scolaires). L’UNML projette ainsi de conclure des accords nationaux avec Régions de France et Départements de France pour diffuser les meilleures pratiques sur le terrain.

89% de jeunes satisfaits par leur mission

48% des jeunes se disent satisfaits de leur accueil en mission locale et 41% sont même très satisfaits, selon le baromètre des Missions locales mené auprès de 31.593 jeunes entre juin et août 2022. Stable depuis 2019, cet indicateur est suivi de près par le principe de libre adhésion des jeunes. "Une des conditions sine qua non de la mise en place d’un accompagnement des jeunes en mission locale repose sur le degré de satisfaction, sur la qualité du premier accueil réalisé ainsi que sur la relation de confiance avec leur conseiller", peut-on lire dans l’enquête.

 

 

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