Gouvernement - La Réforme de l'Etat reprise en mains par Matignon
Marylise Lebranchu était jusqu'ici ministre de la Décentralisation, de la Réforme de l'Etat et de la Fonction publique. Elle perd aujourd'hui le deuxième de ces portefeuilles, celui de la réforme de l'Etat, avec l'entrée au gouvernement de Thierry Mandon, directement rattaché au Premier ministre. L'arrivée de Thierry Mandon en tant que secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la Simplification avait été annoncée ce mardi 3 juin en Conseil des ministres et un décret publié ce mercredi au Journal officiel vient confirmer ce réajustement. Marylise Lebranchu "est nommée ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique", peut-on lire en effet dans ce décret.
"Un dossier aussi essentiel que la réforme de l'Etat, le mettre dans les mains d'un secrétaire d'Etat, c'est assurer que le dossier soit traité de manière pleine et efficace", a indiqué à l'AFP mercredi l'entourage du Premier ministre. "Sur la répartition des rôles, on a quand même affaire à des chantiers très importants, très exigeants et très lourds. Marylise Lebranchu doit déjà gérer la réforme territoriale avec le secrétaire d'Etat André Vallini, la décentralisation et la fonction publique", a souligné la même source. Laquelle ajoute, sur le fait que ce secrétariat d'Etat soit rattaché directement au Premier ministre : "L'expérience montre que ce type de dossier est par nature interministériel et doit être piloté en ligne directe par Matignon." Thierry Mandon, jusqu'ici député de l'Essonne, pourra ainsi également travailler en lien direct avec le secrétariat général de la modernisation de l'action publique (SGMAP) qui dépend du Premier ministre.
Apparemment, Thierry Mandon compte aussi avoir son mot à dire sur la réforme territoriale. Alors qu'André Vallini "s'occupera de tout ce qui concerne les collectivités locales et régionales, les élus, etc., je m'occuperai de tout ce qui est Etat territorial" dans un travail étroit avec le ministre de l'Intérieur, a en effet indiqué l'intéressé. Il est vrai que la réforme telle que présentée le 3 juin par François Hollande a des chances d'avoir des conséquences sur le réseau des préfectures et des services de l'Etat… Quid, notamment, des actuelles préfectures de région ? Vont-elles elles aussi se mettre à l'heure de la fusion ? Car si le président a cru bon de préciser dans sa tribune que "le département en tant que cadre d’action publique restera une circonscription de référence essentielle pour l'Etat, autour des préfets et de l’administration déconcentrée", il n'a pas dit un mot sur l'échelon régional.
Depuis sa nomination dans le gouvernement Ayrault, Marylise Lebranchu avait pourtant souvent redit que les "trois piliers" de son ministère allaient bien de pair, qu'il n'y aurait pas d'un côté une réforme de l'Etat et de l'autre une réforme de la décentralisation mais bien "une grande réforme de l'action publique". Le tout sous une seule bannière, celle de la MAP, la modernisation de l'action publique, déclinée en Cimap, les comités interministériels de modernisation de l'action publique organisés à Matignon.