Energies renouvelables - La ministre de l'Ecologie garantit la pérennité du fonds Chaleur
Le 20 septembre, l'Ademe a dévoilé le bilan de son fonds de soutien à la chaleur collective, dit fonds Chaleur. En quatre ans (2009-2012), ce fonds, dont l'enveloppe annuelle avoisine en moyenne les 220 à 230 millions d'euros, a soutenu plus de 1.850 projets d'installations variées. Pour moitié, il s'agit de chaleur solaire et de projets solaires thermiques collectifs. Mais la biomasse ou bois énergie se défend bien aussi (une centaine de projets soutenus). En fait, le dispositif de soutien est double. En effet, le fonds Chaleur distingue d'un côté des projets régionaux, qui visent surtout les collectivités ou gestionnaires d'habitat collectif et sont traités par les directions régionales de l'agence et, de l'autre, ceux qui relèvent d'une dynamique nationale et concernent les entreprises des secteurs industriel, agricole et tertiaire (BCIAT).
Cette dynamique donne lieu à un appel à projets national centré sur la biomasse, dont la 5e édition sera lancée l'an prochain. Plus précisément, la phase d'appel à candidatures se déroulera jusqu'au 31 janvier prochain, puis les candidats seront sélectionnés d'ici l'été. "Le fonds Chaleur sera donc bien prolongé. En ces temps difficiles pour l'action publique, on a cherché à le protéger, à la sanctuariser", a rassuré Delphine Batho, ministre de l'Ecologie, qui était présente à ce bilan. La ministre a également annoncé, dans le prolongement de la Conférence environnementale, la création d'un fonds bois-carbone et d'un "comité national filière bois" chargé de fixer une stratégie d'ensemble. Par ailleurs, elle recevra prochainement le réseau d'élus Amorce, qui défend de longue date l'idée de créer un "fonds de mobilisation de la biomasse".
22 projets retenus
Les résultats du précédent appel à projets national lancé en septembre 2011 ont été détaillés. L'Ademe a retenu 22 projets. Ils représentent un investissement de plus de 112 millions d'euros, dont un tiers reposera sur l'aide publique. "On craignait que ces projets soient de plus en plus chers mais ce n'est pas le cas, on reste sur une très bonne performance", s'est félicitée Virginie Schwartz, directrice exécutive des programmes de l'agence. "Avec la moitié des projets sélectionnés, l'industrie agro-alimentaire est le principal secteur représenté", a complété Delphine Batho. On trouve notamment un grand nombre de laiteries et de fromageries. Et pour cause : étant souvent situées en zone rurale, elles ont des facilités pour s'approvisionner en biomasse. Les industriels du papier-carton sont aussi très présents, ce qui s'explique par leur fort besoin en vapeur. Plus original, un projet a été retenu dans l'aéronautique : une chaufferie biomasse et un réseau de chaleur sur le site de Dassault Aviation à Mérignac, en Gironde. Comparé à la précédente cuvée, il y a légèrement moins de projets. L'Ademe, qui a mené l'enquête, en explique les raisons : "Aux difficultés bancaires que rencontrent certains porteurs de projet s'ajoutent un manque de visibilité sur les marchés du gaz et du CO2, ainsi que des difficultés liées au volet approvisionnement". Citant l'exemple de la région Lorraine, la ministre s'est elle aussi fait l'écho de difficultés rencontrées sur le terrain par des élus pour boucler les plans d'approvisionnement en biomasse de leurs projets de chaufferies.