La métropole du Grand Paris en ordre de marche pour redynamiser les centres-villes
La Métropole du Grand Paris a mis en place une palette de services pour aider les communes à redynamiser leur centre-ville, présentée lors des troisièmes assises métropolitaines du centre-ville organisées le 8 novembre 2023. Outre un fonds d'intervention et des aides juridiques, ce programme comprend la nouvelle foncière de revitalisation lancée début octobre 2023. Le bilan du programme baptisé "Centres-villes vivants" est prometteur : 85 des 131 communes de la métropole y sont entrées et 64 ont bénéficié d'une subvention pour un montant total de près de 22 millions d'euros.
"C'est un chantier ambitieux qui est engagé avec votre foncière, c'est important que les maires gardent le rôle de décision". C'est dans ces termes que Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales, a conclu les 3es assises métropolitaines du centre-ville qui se sont tenues le 8 novembre à Saint-Ouen, organisées par la Métropole du Grand Paris en partenariat avec l'association Centre-ville en mouvement. "Tout comme pour les assises nationales du centre-ville, on voit le nombre de maires et d'élus augmenter au fil des éditions", se réjouit Pierre Creuzet, directeur-fondateur de Centre-ville en mouvement, soulignant les bienfaits du programme Centres-villes vivants, "sorte de programme bis d'Action cœur de ville" selon lui, et de la foncière de la métropole, créée en 2023.
Depuis 2018, la métropole a ainsi mis en œuvre un programme complet pour épauler les communes dans la redynamisation de leurs centres-villes. C'est à cette époque qu'elle a lancé un appel à manifestation d'intérêt (AMI) baptisé "Centres-villes vivants". En 2021, une nouvelle édition de ce programme a été lancée, avec une offre de services détaillée. Parmi ces services : un fonds dédié, le Fonds d'intervention métropolitain de soutien à l'artisanat, au commerce et aux services (FIMACS), qui finance des projets de revitalisation de centres-villes et quartiers, un accompagnement stratégique, technique et juridique, un réseau métropolitain de managers de centre-ville et un observatoire des centres-villes.
85 communes entrées dans le programme Centres-villes vivants
Le programme affiche un bilan satisfaisant : 85 communes sont entrées dans le programme, 64 (dont 38 pour la deuxième édition) ont bénéficié de subventions à hauteur de près de 22 millions d'euros et 20 autres ont fait part de leur intention de déposer un dossier de candidature. Une étude sur les halles et marchés a aussi été lancée en 2023 dans le cadre de l'observatoire de l'offre commerciale.
La foncière de revitalisation fait aussi partie de la palette. En gestation depuis plusieurs mois, cet outil de portage foncier commercial a été officiellement lancé en octobre 2023 (voir notre article du 9 octobre 2023). Il doit permettre de préempter, aménager et gérer des locaux commerciaux vacants et ainsi redynamiser les centres-villes désertifiés ou dégradés de certaines des 131 communes de la métropole. La foncière pourra acquérir des murs et des baux commerciaux en cœur de ville pour le compte des communes de la métropole, dans l'ancien ou le neuf, en portage direct ou par des prises de participation dans d'autres foncières commerciales.
La foncière prête à investir dans des murs commerciaux
"Nous avons trois axes principaux, explique Marine Onfray, directrice générale de la foncière Centres-villes vivants, le premier consiste à agir sur la vacance commerciale". Il s'agit notamment de mener à bien les travaux de rénovation que les bailleurs privés n'envisagent pas toujours et qui empêchent des locataires d'investir les lieux. "L'idée est de donner un coup de pouce en rénovant ces locaux", détaille Marine Onfray. Autre axe : assurer la diversité des activités commerciales (bouchers, poissonniers…), quand certains centres-villes ont tendance à accueillir un seul type d'activité. Enfin, le dernier enjeu que doit traiter la foncière concerne les loyers. "On se positionne pour aider les commerçants dans leur installation et les accompagner dans le temps, précise la directrice générale, on contribue dans ce sens à ce que les loyers n'augmentent pas trop".
Le potentiel de la foncière s'élève à 150 millions d'euros d'investissement sur dix ans. Cinq partenaires investisseurs sont présents dans le projet aux côtés de la métropole : la Banque des Territoires, la chambre de commerce et d'industrie Paris Ile-de-France, la chambre des métiers et de l'artisanat de la région Ile-de-France, la Semmaris et le Crédit agricole d'Ile-de-France. Au total, la foncière a le potentiel pour s'occuper de près de 40.000 m2 commerciaux pour environ 400 murs de boutiques. Les premiers projets vont être étudiés au cas par cas. Et Marine Onfray de se réjouir : "Maintenant qu'on a les fonds, on a hâte de commencer à acheter les murs !"