Environnement - La Journée européenne de l'énergie éolienne a fait le plein
La deuxième édition de la Journée européenne de l'énergie éolienne, organisée par l'association européenne de l'énergie éolienne (European Wind Energy Association - EWEA), a été fêtée avec succès le 15 juin. Coordonné au niveau national par France Energie Eolienne, la branche éolienne du Syndicat des énergies renouvelables (SER), cet événement auquel 18 pays européens ont participé s'est traduit par l'ouverture au grand public de 45 sites, centrales et parcs éoliens français. Répartis dans 29 départements, les initiateurs de ces sites sont soit des acteurs privés (entreprises, syndicats), soit des citoyens (réunis au sein de coopératives), soit des collectivités (dans le cadre des zones de développement éolien, dites ZDE).
Le dynamisme de cinq régions où sont essentiellement situés ces "bassins à vent" a nourri la programmation, avec des animations en Bretagne (deux sites ouverts au public dans les Côtes-d'Armor), dans les Pays-de-la-Loire (surtout en Vendée), le Nord-Pas-de-Calais, le Centre (surtout en Eure-et-Loir) et dans le Languedoc-Roussillon. Objectif de l'événement : promouvoir la filière éolienne, dans un contexte porteur, poussé à la fois par les objectifs européens (23% d'énergies renouvelables en France en 2020) et ceux du Grenelle de l'environnement. "Le Grenelle a fixé un objectif à terme de 5% de part d'éolien dans la consommation totale d'énergie", rappelle-t-on au Syndicat des énergies renouvelables. Si l'on dénombre 2.000 éoliennes, leur rythme d'implantation devrait s'accélerer pour atteindre l'objectif soutenu par l'Ademe de 10.000 éoliennes opérationnelles en France d'ici à 2020. En 2008, toujours selon l'Ademe, 1,65 million de tonnes de rejets de CO2 ont été évitées grâce à l'éolien.
Mais cette deuxième Journée européenne est également intervenue alors que montent les protestations contre l'éolien. Le 17 mars dernier, le sénateur de l'Oise et rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Philippe Marini, a déposé une proposition de loi cosignée par plus de 70 sénateurs - dont Hubert Falco, devenu depuis secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire auprès du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo - en vue de soumettre tout projet d'installation d'éolienne de plus de 50 mètres de hauteur à un référendum local dépassant le cadre de l'enquête publique habituelle. L'objectif étant alors selon lui de "protéger les maires ruraux contre une sorte d'appât fiscal qui peut conduire à sacrifier le long terme". L'impact que les éoliennes ont sur le paysage constitue le principal argument des opposants au développement de l'éolien, dont font partie nombre d'associations de défense du patrimoine et du paysage. Ils se sont rassemblés depuis peu derrière la figure de Valéry Giscard d'Estaing. En effet, l'ancien président de la République a réuni au sein de la Fédération environnement durable (FED) un comité d'orientation stratégique réclamant un moratoire sur la question. "Et un véritable grand débat national qui tienne compte des retombées sur le paysage", a-t-il précisé le 13 juin dans les pages du quotidien Libération. Ce comité qui rassemble notamment des sénateurs, un conseiller général et le président du Comité des parcs et jardins de France s'est réuni pour la première fois le 4 juin et s'est fixé pour mission d'évaluer les conséquences du choix de l'énergie éolienne en France et en Europe. En termes d'exigence d'information des habitants, il appuie la proposition de loi de Philippe Marini.
Morgan Boëdec / Victoires Editions