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Attractivité - La France : une "valeur refuge" malgré un manque de notoriété pour la province

La France reste une "valeur refuge" pour les investisseurs étrangers, constate le cabinet Ernst and Young dans son dernier baromètre sur l'attractivité en Europe. Les projets d'investissements y ont légèrement fléchi en 2008 mais le pays garde de sérieux atouts. Avec 523 projets d'investissements (contre 541 l'an passé), l'Hexagone figure encore au deuxième rang européen, derrière le Royaume-Uni (686) et devant l'Allemagne, même si l'écart avec cette dernière s'est réduit significativement.
Si les créations d'emplois liées à ces investissements affichent un net recul (-11%), la tendance est moins forte que dans le reste de l'Europe (- 16%). L'évolution est particulièrement marquée dans le tertiaire  (- 16%). Les entreprises du secteur des logiciels ont dû aussi réduire la voilure, avec 18% de baisse du nombre de projets et 47% en nombre d'emplois créés ! Autre secteur sous surveillance : l'automobile qui, du fait de la baisse de la consommation, de la hausse des prix des matières premières et de la crise du crédit, enregistre une chute de 39% du nombre de projets.
Heureusement, tout n'est pas si terne : les éco-technologies ont le vent en poupe (+ 16% du nombre d'implantations). Dans la logistique, le nombre de projets a doublé avec 914 emplois à la clé. Quant à l'industrie pharmaceutique, elle a créé 711 emplois, trois fois plus qu'en 2007.
Les trois quarts des 206 décideurs interrogés expriment "une confiance remarquable dans les capacités de la France à affronter la crise". Parmi ses atouts : l'indépendance énergétique, l'esprit d'entreprise, la capacité d'innovation. Toutefois, 70% d'entre eux alertent sur "la complexité de la France".
Parmi les solutions envisagées pour sortir de la crise, les décideurs estiment que la transformation des centres régionaux en métropoles européennes va dans la bonne voie. Seul problème : les villes françaises, à l'exception de Paris, voire de Lyon, souffrent d'un "réel déficit de notoriété internationale" et sont encore "loin de prendre place parmi les leaders européens". Un autre volet de l'étude, mais mené auprès de 809 dirigeants cette fois, ne place que Paris comme ville française parmi les 12 métropoles "qui présentent les meilleures atouts pour rebondir dans un contexte de crise". La capitale française se classe au troisième rang, loin derrière New York et le Grand Londres. Hors Paris, seul Lyon bénéficie d'une "visibilité de niveau international" (voir ci-dessous) sans pour autant figurer parmi les métropoles européennes les plus attractives. A titre de comparaison, trois villes allemandes (Berlin, Francfort et Munich) apparaissent dans ce classement. Les villes françaises doivent d'"urgence" se hisser au côté des "puissantes 'second cities'" telles que Düsseldorf, Barcelone, Manchester mais aussi Valence, Glasgow ou Lodz, "villes hier sinistrées", indique le cabinet. A l'heure de la réflexion sur la Grand Paris, l'étude montre que la bataille de l'attractivité se joue aussi en province.

 

Michel Tendil

 

Quand Lyon cultive son image à l'étranger


Lyon, ville attractive pour 44% des décideurs étrangers, selon le baromètre 2009 d'Ernst and Young. Sans doute la récompense des efforts des autorités de la ville qui, depuis deux ans, ont entrepris une opération de séduction auprès des investisseurs. "OnlyLyon", plus qu'un slogan, c'est la marque qui, désormais, porte toutes les actions de promotion de la métropole à l'étranger. La ville vient ainsi de lancer une campagne de marketing territorial par le biais de visuels intitulés en anglais "Be You Be Here", jouant sur la qualité de vie et le romantisme de Lyon. Une campagne d'affichage vient de démarrer et se poursuivra jusqu'au mois de septembre dans les grands aéroports européens comme Heathrow à Londres, Brussels Airport et Roissy. Autres supports : les magazines des compagnies aériennes ou les sites internet. Coût global : 1,2 million d'euros dont 0,5 million pour la campagne visuelle.