La France produit toujours plus d'électricité décarbonée
"En 2024, la France a retrouvé des niveaux importants de production d'électricité et battu plusieurs records", souligne RTE, gestionnaire du réseau de haute tension, dans un bilan provisoire publié ce 20 janvier. Avec 536,5 TWh, la production d'électricité française a atteint "son plus haut niveau depuis 5 ans", retrouvant ainsi "un niveau identique à celui de 2019, conforme à la moyenne 2014-2019 (537,5 TWh)", selon ces chiffres.
Cette progression de 8,45% par rapport à 2023 découle de trois facteurs. Le "redressement rapide" du nucléaire (361,7 TWh) s'est poursuivi après un début de reprise en 2023. L'année noire de 2022 avait été marquée par une production historiquement basse depuis 30 ans (279 TWh), des problèmes de corrosion ayant conduit à fermer pour vérification ou réparation de nombreux réacteurs du parc nucléaire.
À cela s'ajoutent "une production hydraulique exceptionnelle", au plus haut depuis 2013 (74,7 TWh) alors que des records de pluviométrie ont été atteints par certains endroits en France ainsi qu'une "croissance soutenue de la production des filières éolienne et solaire (70 TWh en 2024, contre 46 TWh en 2019)". Là encore c'est une première, souligne RTE : la production renouvelable "a atteint un record de 148 TWh", dont environ un tiers (46,6 TWh) provenait de l'éolien.
À l'opposé, en 2024, la production d'électricité d'origine fossile (gaz, charbon, fioul) depuis des décennies est tombée à "son niveau le plus faible depuis le début des années 1950 (19,9 TWh)", représentant "pour la première fois", un niveau cumulé inférieur à la production solaire (23,3 TWh). Alors que l'abandon des centrales à charbon est prévu en 2027, la France a produit 0,7 TWh d'électricité à partir de ce combustible très polluant et émetteur de gaz à effet de serre, 1,8 TWh à partir de fioul et 17,4 TWh en centrales en gaz, moins qu'en 2023 (29,2 TWh).
Forte du nucléaire historiquement dominant et de la croissance des renouvelables, la production bas carbone française a ainsi "atteint pour la première fois le seuil de 95% de l'électricité produite en France", contre 92,2% en 2023, précise RTE.
Le nucléaire reste la première source de production électrique, pour une part de 67,41%, devant les renouvelables (éolien, solaire, barrages, biomasse), qui comptent pour 27,6% dans le bouquet de production électrique, bien loin des niveaux atteints en Allemagne (59%) ou au Royaume-Uni (45%).
Selon RTE, l'intensité carbone de la production d'électricité française a été de 21,3 grammes d'équivalent CO2 par kWh, près d'un tiers de moins qu'en 2023. "Il s'agit de l'une des plus basses au monde", a indiqué RTE. "Ces performances confirment l'atout que constitue le système électrique français pour la décarbonation de l'économie française au sens large (qui dépend encore à 60% d'énergies fossiles et importées) et sa réindustrialisation", a déclaré RTE. Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité publiera les données de consommation définitives et retraitées des aléas météorologiques en février.