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Culture - La Fédurock se penche sur les lieux de musiques actuelles en milieu rural

La Fédurock - fédération regroupant 75 salles de musiques actuelles réparties sur tout le territoire - publie une étude sur les "Problématiques récurrentes et inhérentes aux lieux de musiques amplifiées/actuelles implantés en milieu/espace rural". Il s'agit en l'occurrence des résultats d'une étude-action engagée en 2007, sous la forme de huit monographies sur des exemples de terrain et de l'organisation d'un séminaire national. Les huit lieux étudiés se situent à Sainte-Croix-Volvestre (Ariège), Viviers (Ardèche), Nyons (Drôme), Châteaulin (Finistère), Brainans (Jura), Saint-Claude (Jura), Pontcey (Haute-Saône) et Maubec (Vaucluse). L'objectif de cette étude - menée notamment avec le concours du ministère de la Culture, du Centre national des variétés et du Cnar Culture (Centre national d'appui et de ressources sur la filière culture) - visait à dégager un certain nombre de propositions, notamment à destination des collectivités territoriales.
Tout en soulignant la grande diversité des territoires ruraux, l'étude constate un rapprochement dans les attentes des populations rurales et urbaines, mais aussi une évolution dans les pratiques des lieux de musiques actuelles. Centrés à l'origine sur la diffusion, ils accueillent aussi désormais d'autres activités : accompagnement, répétition, action culturelle, résidences... Ces lieux se caractérisent également par une reconnaissance partagée de leur utilité sociale, tandis que la dimension associative de la plupart d'entre eux facilite l'implication de la population. Enfin, ces lieux s'inscrivent généralement dans des démarches partenariales de développement territorial et culturel, portées par les acteurs locaux. L'étude passe ensuite en revue le modèle économique des lieux de musiques actuelles en milieu rural. Le budget moyen des huit lieux étudiés est de 230.000 euros (contre 733.000 euros pour le budget moyen de l'ensemble des affiliés du réseau Fédurock). Une autre caractéristique est le rôle essentiel du bénévolat avec, pour chaque lieu, un noyau dur très actif d'une vingtaine de personnes. Les ressources de ces lieux proviennent pour 34% de l'activité (billetterie, bar...) et pour 66% de subventions publiques : région (17%), ministère de la Culture (16%), département (10%), ministère du Travail via des aides à l'emploi (7%), communes (4%) et intercommunalité (2%). Globalement, la structure de financement des lieux ruraux de musiques actuelles est très proche de celle des lieux urbains.
L'étude s'attarde également sur la "politique partenariale" des lieux de musiques actuelle en milieu rural. En dépit des financements apportés, elle pointe un manque d'engagement des collectivités dans la mise en place d'une "réelle philosophie d'action motrice en termes de politique culturelle" et l'absence d'un véritable chef de file (la collectivité la plus engagée financièrement - la région - étant aussi la plus éloignée géographiquement). L'étude plaide donc pour un travail autour de cette notion de chef de file, pour un rôle accru des préfets - jugés les seuls à même de pouvoir assurer la transversalité indispensable - et pour une implication plus grande des fédérations, comme la Fédurock elle-même, dans l'accompagnement des salles en milieu rural.

 

Jean-Noël Escudié / PCA