La Fédération des SCoT promeut un "dialogue territorial renforcé"
"Favoriser le dialogue territorial" (et renforcer la gouvernance décentralisée). Pour mémoire, tel est l’intitulé du chapitre Ier de la loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols, adoptée il y a tout juste un an (voir notre article du 21 juillet 2023), alors que l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) peine toujours à convaincre sur le terrain (voir notre article du 27 juin).
Tel est aussi l’objectif de la Fédération des SCoT, qui a décidé il y a peu d’organiser dans chaque région un "dialogue territorial renforcé" afin de "créer un véritable collectif local au service de nouvelles stratégies territoriales de transitions". La Fédération voit notamment dans l’amélioration de ce dialogue territorial l’une des solutions pour remédier au manque "de temps, d’ingénierie et de ressources auquel sont confrontés les élus". Un besoin d’ingénierie et d’accompagnement qui avait d’ailleurs été pointé par le premier bilan d’application de la loi précitée, dressé en avril dernier (voir notre article du 17 avril).
La première de ces réunions s’est tenue le 4 juillet dernier, à Toulouse. Organisée en partenariat avec le CNFPT, les SCoT d’Occitanie et des acteurs de l’aménagement, elle a notamment réuni des représentants de l’agence régionale de la biodiversité, du Medef, de la fédération régionale des chasseurs, de Lidl, de la Fédération française du bâtiment ou encore de la Fédération nationale des parcs naturels régionaux. Ils y ont notamment évoqué les questions "d’attractivité et de résilience" et de "gouvernance et financement des transitions". Cette réunion a également, selon ses organisateurs, permis de mettre l’accent sur les outils nouveaux permettant d’améliorer ce dialogue, parmi lesquels figure la plateforme d’intermédiation planificationecologique.fr lancée début juin (lire notre article).
"En raison du contexte politique national", la Fédération des SCoT précise à Localtis que les dates des autres réunions régionales n’ont pas encore été fixées, mais devraient l’être à compter de septembre. D’ici là, la fédération tiendra, les 29 et 30 août, à Arras, ses 18e rencontres nationales, qui auront cette année pour thème "50 nuances de vert – construire sa stratégie écologique territoriale" (voir le programme). "N’avons-nous pas trop concentré notre regard sur les espaces bâtis et à bâtir lors de nos exercices d’aménagement du territoire et en urbanisme ?", s’interroge faussement le président de la fédération, Michel Heinrich, pour expliquer ce choix. Pour lui, la réponse ne fait pas de doute : "Beaucoup d’élus nous disent qu’ils sont déjà entourés d’une majorité d’espaces naturels et agricoles et nous demandent s’ils devront ajouter du vert sur le vert. La réponse est absolument, oui ! Aussi bien dans l’enveloppe urbaine, qu’en dehors de l’enveloppe urbaine". Après "bâtir la ville sur la ville", place, donc, à la renaturation des espaces naturels et, pour pasticher le caricaturiste Henry Monnier, à la construction des campagnes à la ville.