Culture - La culture "pourrait devenir le domaine majeur de la coopération intercommunale"
L'observatoire des politiques culturelles livre un état des lieux de l'intercommunalité culturelle, étude réalisée entre 2005 et 2007, en partenariat avec l'Assemblée des communautés de France, le département des études de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture et Dexia. Premier constat : une grande hétérogénéité des situations en matière culturelle, "la période actuelle semble encore être celle d'une transition entre le tout municipal et l'intercommunal, elle reste propice aux tâtonnements et aux pratiques variées". La pertinence et la légitimité des actions des groupements de communes sont, selon l'enquête, fortement déterminées par leurs relations avec les autres niveaux territoriaux, départements, régions, Etat ainsi que par les liens entre les communes membres. Il apparaît que les régions sont "encore un peu à l'écart mais tournées vers leurs agglomérations". Les départements, dans un premier temps réticents, deviennent partenaires des intercommunalités. La position des communes est quant à elle, qualifiée d'ambivalente : "les communes-centres ont parfois du mal à se défaire de la maîtrise de leurs grands équipements ou manifestations culturels, d'autant plus si ces communes pensent y perdre aussi le bénéfice exclusif des fortes retombées symboliques et économiques qu'elles leur attribuent". Les communes périphériques semblent, à l'inverse, avoir admis "l'utilité d'une mutualisation des coûts en particulier lorsque celle-ci permet une montée en gamme ou en taille des équipements ou manifestations concernés ou tout simplement leur mise à niveau par rapport aux normes actuelles". L'enquête livre des chiffres et des repères historico-juridiques sur ce mouvement culturel intercommunal. Elle montre également les domaines d'intervention : la lecture publique et les enseignements artistiques qui sont souvent considérés comme "les domaines par excellence" ; la "grande nouveauté" est le spectacle vivant ce qui, précisent les auteurs, "devrait se traduire à terme par des dépenses de fonctionnement assez fortes". En conclusion, si régions et départements sont encore très inégaux dans leurs démarches de formalisation partenariale avec les groupements de communes, pour certaines entités, "la culture pourrait constituer le domaine majeur de la coopération intercommunale".
Catherine Ficat