Environnement - La contamination des cours d'eau par les pesticides est "quasi généralisée"
La contamination des cours d'eau par les pesticides en France est "quasi généralisée", constate le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans une note "Indicateurs et indices" qui vient d'être mise en ligne sur le site du ministère de l'Ecologie. En 2011, sur les 176 secteurs hydrographiques (découpage géographique par bassins versants des rivières) surveillés en France métropolitaine, 63 présentaient une concentration moyenne annuelle supérieure à 0,5 microgramme par litre, dont quatre dépassaient 2 microgrammes par litre. En Outre-Mer, sept secteurs sur douze dépassaient le seuil de 0,5 microgramme par litre. Cette contamination est essentiellement le fait des herbicides en métropole et des insecticides outre-mer. "Seuls 7% des points en sont exempts. Ils sont majoritairement situés dans des régions peu agricoles ou à agriculture peu intensives", soit le quart Sud-Est de la France et l'Auvergne, écrit le Commissariat. Les zones les plus touchées sont les grandes régions céréalières, maraîchères ou viticoles que sont le Nord de la France, le Bassin parisien, le Sud-Ouest, l'amont du Rhône et la Martinique. Dans les zones de grandes cultures comme le Bassin parisien, le Sud-Ouest et le Nord de la France, certains secteurs dépassent les 5 microgrammes par litre, "seuil réglementaire de potabilisation", souligne le CGDD. Plus de 20 pesticides différents ont été décelés sur 18% des points de mesure, précise-t-il encore.
Les nappes souterraines semblent, elles, moins contaminées que les cours d'eau. En 2011, seuls quatre de l'ensemble des 176 aquifères surveillés présentaient une concentration totale supérieure à 0,5 microgramme, norme fixée par la directive cadre sur l'eau - nappes de Beauce (région parisienne), de la Gâtine occidentale, nappe purbeckienne des Charentes et nappe de la molasse dans le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence.
En dehors des nappes sous couverture argileuse (Aquitaine et Est du bassin parisien) ou de montagne (est et sud du Massif central, Pyrénées, Alpes) qui sont les plus préservées, "le reste du territoire montre une contamination généralisée des nappes, même si elle reste majoritairement faible avec des concentrations inférieures à 0,1 microgramme par litre", écrit le CGDD. La situation est bien moins bonne en Outre-Mer et notamment en Martinique où 70% des nappes dépassaient le seuil de 0,5 microgramme.