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Finances publiques - La Conférence sur le déficit boycottée par l'ADF et l'ARF

Régions et départements boycotteront la Conférence sur le déficit public organisée ce jeudi 28 janvier à 10 heures par l'Elysée.
"J'ai pris la décision que nous n'irions pas nous prêter à un exercice pour lequel nous n'avons aucune responsabilité, les départements ne sont pas responsables du déficit de la France", a déclaré ce mercredi à l'AFP Claudy Lebreton, le président de l'Assemblée des départements de France (ADF). "Nous ne nous sentons vraiment pas concernés." "Aucun dossier, aucun déroulé, aucun document ne nous a été distribué", a-t-il déploré, ajoutant qu'il existe déjà une Conférence nationale des déficits publics, placée sous l'égide du Premier ministre, qui n'a pas été réunie depuis longtemps. Un peu plus tôt dans la journée, l'ADF avait pourtant communiqué à la presse une série de fiches étayant le point de vue de l'association sur la question des déficits publics et sur "les moyens de les contenir".
Du côté des solutions, l'ADF y indiquait que "de vrais leviers de maîtrise de la dépense locale existent". Il s'agirait notamment de faire en sorte que les collectivités ne soient plus systématiquement sollicitées pour le financement de projets relevant des compétences de l'Etat et de "continuer à laisser les collectivités développer leurs outils d'optimisation de la dépense locale".
L'Association des régions de France (ARF) et son président, Alain Rousset, boycotteront aussi cette réunion inédite à laquelle le chef de l'Etat a convié les représentants des trois principales associations d'élus locaux, des organismes sociaux et du Parlement pour explorer les moyens de sortir la France de "la spirale des déficits".
"Il y a eu le transfert des charges sans transfert équivalent de moyens, les régions votent des budgets en équilibre, elles mettent beaucoup plus dans le plan de relance que l'Etat, leur taux d'emprunt est modéré : je ne me sens pas responsable du déficit de l'Etat!", a insisté le président de la région Bourgogne, François Patriat. Son homologue de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne (PS), a qualifié la conférence de "mascarade à la veille des élections" régionales.
Le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen (PS), voit dans cette réunion "une opération de communication, une tentative de trouver un alibi et des boucs émissaires".
Le président de l'Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard, se rendra bien à la conférence pour y affirmer que les déficits sont le fait de l'Etat et des organismes sociaux, non des collectivités locales. Le secrétaire général de l'AMF, André Laignel (PS), a décliné l'invitation pour ne pas laisser "croire que les collectivités territoriales seraient concernées" par le déficit. Il sera remplacé par le maire de Sceaux, Philippe Laurent (divers droite). Regrettant que cette initiative soit "l'occasion, pour le pouvoir central, de stigmatiser la gestion publique locale", Philippe Laurent a l'intention de rappeler qu'"à l'inverse de l'Etat", les collectivités locales ne présentent pas "de déficit au sens commun du terme, mais seulement un besoin de financement exclusivement dû aux investissements".
 

Source AFP

 

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