Petite enfance - La Cnaf compte sur les collectivités pour maîtriser ses dépenses d'action sociale
Mise en demeure de maîtriser son budget d'action sociale - après les dérapages des années précédentes et un rapport particulièrement sévère des inspections générales des affaires sociales et des finances - la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) a rencontré plusieurs associations d'élus pour expliquer la nouvelle donne en matière de contrats enfance-jeunesse. Cette action nationale est relayée au niveau local. Selon Nicole Prud'homme, la présidente de la Cnaf, "les directeurs de CAF sillonnent le territoire pour rencontrer les élus locaux". Une brochure expliquant les contrats enfance-jeunesse devrait par ailleurs être prochainement diffusée.
L'objectif est de sensibiliser les collectivités aux changements introduits par ce dispositif qui remplace progressivement, depuis le 1er juillet 2006, le contrat enfance et le contrat temps libre. La principale nouveauté concerne le caractère fermé du contrat. Ainsi que l'explique Philippe Georges, le directeur de la Cnaf, "avant, les contrats étaient modifiables à tout moment. En cours de marche, les collectivités locales pouvaient ajouter des actions nouvelles, et les CAF s'alignaient. Désormais, nous partirons d'un contrat déterminé dès le départ. Les collectivités locales qui laisseraient filer les dépenses devraient supporter un surcroît de charge". La Cnaf voit donc dans les contrats enfance-jeunesse "une invitation à maîtriser ensemble la dépense". Les collectivités ne seront toutefois pas les seules à être mises à contribution pour redresser le budget d'action sociale de la branche famille. Nicole Prud'homme rouvre en effet le débat de la scolarisation précoce des enfants, en considérant que l'"on ne peut pas dire simplement non à l'école pour les 2-3 ans. C'est un débat complexe. Sans lâcher sur la qualité de l'accueil des enfants, on pourrait envisager des solutions engendrant plus de souplesse".
Jean-Noël Escudié / PCA