La campagne 2024 de prévention des pluies intenses et des inondations est lancée
Le ministère de la Transition écologique vient de lancer sa neuvième campagne annuelle d’information et d’acculturation des populations exposées aux phénomènes méditerranéens de pluies intenses et d’inondations torrentielles - soit plus de 9 millions d’habitants.
Comme chaque année depuis 2016 (voir notre article du 23 mars 2016), suite aux intempéries qui avaient notamment endeuillé les Alpes-Maritimes l’année précédente (voir notre article du 8 octobre 2015), le ministère de la Transition écologique, avec l’appui du ministère de l’Intérieur, vient de lancer officiellement sa campagne "d’information et d’acculturation" des populations exposées aux phénomènes méditerranéens de pluies intenses et d’inondations torrentielles. Soit plus de 9 millions d’habitants, "sans compter les touristes".
Collectivités mobilisées
La campagne est déployée jusqu’au 30 novembre prochain dans les quinze départements du pourtour méditerranéen les plus exposés : les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, l’Ardèche, l’Aveyron, l’Aude, les Bouches-du-Rhône, la Corse-du-Sud, la Haute-Corse, la Drôme, le Gard, l’Hérault, la Lozère, les Pyrénées-Orientales, le Var et le Vaucluse. Si les préfets de ces départements, en concertation avec ceux de la zone de défense et de sécurité Sud et Sud-Est, sont naturellement concernés au premier chef, le ministère compte également sur la mobilisation des collectivités territoriales, "en tant qu’acteurs majeurs de la politique publique de prévention", pour diffuser cette campagne. Leurs obligations en la matière ont d’ailleurs été récemment renforcées (voir notre article du 18 septembre 2023).
Français touchés mais mal préparés
Bien que connus, ces phénomènes continuent malheureusement d’endeuiller régulièrement les départements concernés. En octobre 2020, la tempête Alex avait fait 10 morts et 8 disparus, et quelque 13.000 sinistrés (voir notre article du 7 octobre 2020) dans les vallées de la Roya et de la Vésubie, de nouveau frappées par la tempête Aline l’an passé (voir notre article du 23 octobre 2023). Et au printemps dernier, 8 automobilistes emportés par les flots étaient de nouveau à déplorer dans le Gard et l’Ardèche. Mais comme l’ont récemment déploré une étude du ministère (voir notre article du 21 février) ou la Croix-Rouge (voir notre article du 25 avril), les Français restent majoritairement peu conscients des risques environnementaux et insuffisamment préparés à y faire face. Et ce, alors que ces risques, et singulièrement le risque inondation, vont croissants (voir notre article du 29 février).
Réflexes à adopter et kit d’urgence à constituer
Inlassablement, le ministère rappelle donc les bons comportements à adopter en cas de pluies intenses :
- reporter tous ses déplacements, que ce soit à pied ou en voiture ;
- ne pas prendre ou rester dans sa voiture - quelques centimètres d’eau suffisent à l’emporter ;
- laisser ses enfants à l’école ou à la crèche ;
- rester ou rentrer dans un bâtiment et s’y réfugier à l’étage ;
- couper, si possible et sans se mettre en danger, les réseaux de gaz, d’électricité et de chauffage ;
- ne pas descendre dans les sous-sols ou les parkings souterrains ;
- s’éloigner des cours d’eau, des berges et des ponts et pour éviter la foudre, ne pas se réfugier sous un arbre ;
- rester informé et à l’écoute des consignes des secours et de sa mairie ;
- contacter les personnes vulnérables et isolées en privilégiant les SMS afin de laisser les réseaux disponibles pour les secours.
Il souligne également que l’application Vigicrues, disponible gratuitement, permet de s’informer facilement, et, plus encore, de recevoir des avertissements personnalisés sur son téléphone portable. Et insiste sur la nécessité d’avoir toujours à disposition, à son domicile, un "kit d’urgence 72 heures" permettant de rester en sécurité dans l’attente des secours ou, au contraire, pour faire face à un départ précipité. D’après la Croix-Rouge, moins d’1 Français sur 10 l’aurait constitué.