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Education - La "base élèves" continue de susciter des inquiétudes

La mise en place d'une base de données informatisée, baptisée "base élèves", dans des écoles maternelles et primaires inquiète enseignants, parents et associations de défense des droits de l'homme.
En cours d'expérimentation dans plusieurs écoles dans toute la France, cette "base élèves", alimentée par les maires et directeurs d'écoles, doit être opérationnelle à la rentrée scolaire 2009. Selon le ministère de l'Education nationale, ce fichier permettra une meilleure gestion des effectifs et le suivi du parcours scolaire des élèves. Outre l'âge et le nom de l'écolier, qui reçoit un numéro identifiant qui le suit toute sa scolarité dans le primaire, ce fichier doit contenir des éléments sur ses aptitudes, son absentéisme, son éventuel suivi psychologique ou social.
La Ligue des droits de l'homme (LDH) qui a lancé une pétition pour demander sa suspension, y voit un "danger pour les libertés publiques". "Les informations enregistrées vont bien au-delà des informations nécessaires pour gérer la scolarité", estime Jean-Claude Aparicio, de la LDH des Bouches-du-Rhône, qui réclame "un fichier sans nom", "comme à l'Insee".
L'inquiétude est d'autant plus forte que dans un premier temps, le ministère avait demandé à ce que des éléments tels que la nationalité, la langue parlée à la maison ou la culture d'origine figurent dans ce fichier, avant de faire marche arrière devant un avis défavorable de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).
Le secrétaire général de l'inspection académique d'Aix/Marseille, Michel Ricard, s'étonne de ces craintes. "Cet outil ne va pas servir à porter préjudice à l'enfant mais à adapter l'enseignement à sa situation", dit-il, soulignant que seuls les directeurs d'école, les maires et les inspections académiques y auront accès grâce à un code ne leur permettant de consulter que les éléments les intéressant directement. Les maires ne pourront par exemple accéder qu'aux données relatives à l'identité de l'enfant mais pas à ses besoins éducatifs.
"Mais, dénonce Alain Barlatier, du syndicat enseignant FSU, avec la loi de prévention de la délinquance de 2007, qui préconise le partage des fichiers entre maires, professionnels de santé, policiers, magistrats, rien n'empêchera d'aller y puiser pour détecter les délinquants précoces ou faire la chasse aux sans-papiers. Il faudrait remettre à plat l'expérimentation et avoir une vraie concertation", estime-t-il.

D'après AFP

 

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