La 5G à l'essai dans neuf villes françaises courant 2018 ?
L’Arcep invite les opérateurs télécom à déployer, de manière expérimentale, de premiers réseaux 5G. Neuf grandes villes françaises sont d’ores et déjà prêtes à recevoir ces expérimentations. L'objectif est de positionner la France comme pays pionnier de la 5G, une technologie encore en cours de standardisation dont les usages restent à inventer.
Mardi 16 janvier, le président de l'Arcep, Sébastien Soriano a annoncé le lancement dès 2018 de tests pilotes de la 5G, d’ores et déjà possibles à l’échelle neuf métropoles : Lyon, Bordeaux, Lille, Douai, Montpellier, Nantes, Le Havre, Saint-Etienne et Grenoble. Des fréquences dans la bande des 3,5 GHz sont mises à disposition pour l'occasion, afin que les opérateurs (télécoms, mais aussi énergéticiens, transporteurs et industriels) testent cette nouvelle technologie sur une période de 18 à 24 mois : "L'idée est de travailler sur un hôpital, un port ou encore une autoroute connectée. Et de bien comprendre ce que permet la 5G, qui vise surtout les entreprises, contrairement à la 4G", indique Sébastien Soriano. D’autres territoires pourraient faire l’objet de ces expérimentations, après discussion des opérateurs avec le régulateur.
L'industrialisation de la 5G : pas avant 2020
Ces expérimentations 5G doivent permettre - alors même que la technologie est toujours en phase de normalisation - d’explorer de nouveaux usages dans les secteurs de l'industrie, de la santé, des mobilités ou encore des médias, avec des contenus audiovisuels toujours plus volumineux. La 5G permettra la connexion en très haut débit des voitures autonomes, du mobilier intelligent et des innombrables capteurs de la ville intelligente ; elle a vocation à irriguer l'ère de l'internet des objets d’ici 2020. D’ici là, les débits 5G seront obtenus par des montées en débit 4G. Lorsque la technologie sera mature, les opérateurs seront mis en concurrence par une vente de fréquence qui n'aura néanmoins pas lieu "avant 2020", précise le président de l'Arcep.
Un calendrier national qui pourrait bien prendre de court la feuille de route européenne : la Commission souhaite voir couverts en 5G au moins une grande ville par pays en 2020, puis l'intégralité des centres urbains, autoroutes et lignes ferroviaires rapides à l'horizon 2025. De fait, les industriels aussi bien que l’état et le régulateur souhaitent prendre un temps d’avance. “Nous voulons que la France soit une terre pionnière pour tester le modèle économique. Il y a derrière des enjeux importants de compétitivité”, indique le président de l’Arcep.
Côté gouvernement, le ministère de l'Economie et des Finances et le Secrétariat d'Etat chargé du numérique ont lancé en décembre dernier une consultation publique afin d’élaborer une stratégie nationale dans le domaine des technologies 5G. Cet effort technologique n’est toutefois pas sans soulever la question de la complémentarité avec la 4G, qui doit faire l’objet d’un déploiement accéléré afin de couvrir les zones blanches d’ici 2020 (voir notre article du 15 janvier 2018).