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Investissements étrangers : la France toujours en tête au niveau européen mais perd du terrain

Avec 985 projets, la France garde sa première place européenne en matière d'investissements étrangers, d'après le baromètre de l'attractivité de la France 2021 d'EY publié le 7 juin 2021. Mais les écarts avec ses rivaux historiques se réduisent fortement et les effets de volume en termes d'emplois sont plus limités que dans d'autres pays européens, comme la Pologne et l'Espagne. Au niveau national, l'Île-de-France garde la tête du classement, devant l'Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France.

Avec 985 annonces d'investissements étrangers enregistrées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, la France conserve sa première place européenne. C'est ce qu'indique le baromètre de l'attractivité de la France 2021 d'EY publié le 7 juin 2021. Mais ces résultats ne cachent pas les reculs qui ont eu lieu en 2020 : la France a vu les projets internationaux réduits de 18% par rapport à 2019. Dans le même temps, la baisse n'était que de 12% pour le Royaume-Uni (975 projets) et de 4% pour l'Allemagne (930). "Si la crise ne semble pas avoir fondamentalement changé la donne en matière d'attractivité, les écarts entre la France et ses rivaux historiques se réduisent fortement", indique ainsi EY dans son baromètre. 

Autres informations : les investisseurs étrangers ont annoncé environ 30.000 créations d'emplois en 2020 en France, un chiffre en forte diminution par rapport à 2019 et dont l'effet volume est moins puissant que dans certains pays européens. Le nombre moyen d'emplois créés par projet en 2020 est de 34 pour la France, 48 pour l'Allemagne, 61 pour le Royaume-Uni et jusqu'à 123 pour la Pologne et 135 pour l'Espagne.

Par ailleurs, en France, côté secteurs, la crise sanitaire a dopé la santé et la logistique tandis que d'autres secteurs, particulièrement les industries de mobilité et les services aux entreprises, ont été fortement touchés. "Les investissements dans certains secteurs manufacturiers et dans les industries de services ont plongé en 2020", indique l'étude. 

L'Île-de-France toujours en tête des régions françaises

Les équipements industriels ont chuté de 45%, les constructeurs et fabricants de moyens de transports de 27%. Dans cette dernière catégorie, le secteur "martyr" est bien sûr l'aéronautique avec un recul de 77% des projets d'implantation. Dans le secteur des services, la diminution s'établit à 25%. La crise casse aussi la dynamique observée entre 2017 et 2019 des implantations de sièges et activités de R&D, qui voient les projets d'investissement étrangers chuter respectivement de 34% et 23%.

Le classement européen des régions ne bouge pas non plus, même si les écarts, là aussi, se resserrent. Le Grand Londres occupe toujours la première place avec 383 projets, soit une diminution de 29% par rapport à 2019. Viennent ensuite l'Ile-de-France (288, -18%) et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (286, +4%). Au niveau français, l'Île-de-France garde la tête du classement régional, devant l'Auvergne-Rhône-Alpes (9e région européenne, 126 projets) et les Hauts-de-France (15e, 100 projets).  Ces trois régions subissent une baisse équivalente à celle observée au niveau national (-18%).

A l'inverse, d'autres régions tirent leur épingle du jeu en affichant un ratio positif. C'est le cas des Pays de la Loire qui enregistrent une hausse de 10% des investissements étrangers par rapport à 2019, du Grand Est et de la Normandie (+7% chacun). L'Occitanie quant à elle décroche (-31%) du fait de sa forte dépendance à l'industrie aéronautique.

Pas de mouvements massifs de relocalisation

Fort de ses résultats, le gouvernement a mis en avant dans un communiqué publié le 7 juin les atouts de la politique menée depuis 2017, dont la baisse des impôts de production et de l'impôt sur les sociétés, la réforme du marché du travail ou encore la simplification des démarches des entreprises et investisseurs, dans le cadre de la loi Pacte de 2019. Il insiste aussi sur les mesures de soutien accordées aux entreprises durant la crise et sur le plan de relance, 44% des investisseurs étrangers le jugeant plus performant que les plans de relance adoptés par les autres pays européens et 56% prévoyant de relocaliser des activités en France.

Dans ce domaine des projets de relocalisations, le baromètre est plus prudent, les souhaits après le choc de la crise (83% voulant rapprocher certains sites de production et des "supply chains" à proximité de l'Union européenne) se traduisant le plus souvent par une régionalisation ou par la création de micro-projets logistiques. "Pour l'heure, il n'existe donc pas de mouvements massifs de relocalisation, assure EY, malgré une augmentation des projets de ce type liée au plan de relance français, le nombre global reste marginal en 2020, avec 16 projets, soit moins que la moyenne annuelle sur la période 2014-2018".