Institut national du travail social : une mission de préfiguration est en cours

La création d’un institut national du travail social pour "redynamiser le secteur" avait été annoncée par le gouvernement en décembre 2023, lors de la remise du livre blanc du travail social par le Haut Conseil du travail social (voir notre article). Les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarités), Sarah El Haïry (Enfance, Jeunesse et Familles) et Fadila Khattabi (Personnes âgées et Personnes handicapées) ont annoncé ce 13 mai le lancement d’une mission de préfiguration de cet institut, présenté comme "l’une des réponses au déficit d’attractivité qui touche les métiers du champ social et médicosocial". La mission est confiée à Anaïs Bréaud, administratrice de l’État, "avec l’appui d’une direction scientifique" confiée à Cyprien Avenel, conseiller-expert à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). 

Selon la lettre de mission datée du 27 mars 2024 (à télécharger ci-dessous), cet institut devra premièrement s’attacher à "développer une offre de formation de haut niveau", avec l’organisation annuelle d’un "cycle des hautes études du travail social et de la cohésion sociale" à destination de cadres supérieurs de collectivités, de l’État ou d’associations ou encore d’élus. Autre axe de travail : le soutien au développement et à la diffusion de la recherche sur le travail social et les politiques sociales. Enfin, l’institut devra porter un centre de ressources destiné aux professionnels, aux formateurs et aux étudiants. Des modules de formation seront produits dans ce cadre, mais également des contenus de "promotion des pratiques professionnelles innovantes et répondant aux enjeux mis en avant par le livre blanc (sens du travail social, accompagnement global, débureaucratisation, compétences partagées…)" 

Le rapport de cette mission est attendu pour septembre 2024. Le ministère des Solidarités indique que la "stratégie plus globale" portée par le gouvernement pour revaloriser les métiers du social comprend trois autres axes : le fait de "repenser les parcours de carrière, à travers une nouvelle façon d’appréhender la rencontre entre l’offre et la demande dans chaque bassin de vie" et la désignation d’un conseiller France Travail dédié "dans chaque bassin d’emploi dès 2024" ; l’élargissement du vivier des recrutements, "notamment en développant la VAE [validation des acquis de l’expérience] et en simplifiant l’architecture des diplômes du travail social" ; et enfin l’amélioration de la qualité de travail, "en luttant contre les accidents du travail et en responsabilisant mieux les employeurs".