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Risques naturels - Inondations : l'état de catastrophe naturelle reconnu dès mercredi prochain, assure François Hollande

François Hollande a annoncé jeudi 2 juin, en clôture du congrès des maires de France, que l'état de catastrophe naturelle serait reconnu dès le prochain Conseil des ministres, mercredi 8 juin, pour les zones "les plus touchées" par les intempéries. "Le fonds de soutien aux collectivité locales touchées par les événements climatiques sera immédiatement activé", a enchaîné le chef de l'État. "Les inondations et les intempéries concernent plusieurs milliers de nos concitoyens obligés de quitter leur maison ou leur domicile et de vivre l'angoisse de savoir ce que vont devenir leurs biens et parfois même leurs proches", a-t-il encore souligné. "Des drames se jouent", a poursuivi le président de la République, évoquant la situation dans le Loiret, en Seine-et-Marne et dans les Yvelines.
En visite jeudi matin à Nemours, en Seine-et-Marne, l'une des villes les plus frappées par les intempéries, Manuel Valls avait déjà annoncé la mise en place d'"un fonds exceptionnel de soutien" pour les collectivités territoriales touchées par les inondations et promis une mise en oeuvre rapide des procédures de catastrophe naturelle. "Mon message est un message de solidarité pour les habitants, pour nos compatriotes. C'est un message aussi de vigilance, dans ces moments-là, alors qu'il pleut toujours, que la crue de la Seine est loin d'être terminée", a déclaré le Premier ministre.

Treize départements sous la menace d'inondations

Jeudi en fin d'après-midi, Météo-France a indiqué que treize départements du Centre et de l'Ile-de-France étaient sous la menace d'inondations, douze étant en vigilance orange et la Seine-et-Marne toujours en rouge. En Ile-de-France, outre la Seine-et-Marne, l'Essonne, le Val d'Oise, Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Yvelines sont en vigilance orange pour les inondations. La Seine, en forte crue, a été placée jeudi après-midi en vigilance orange à Paris, a annoncé la direction régionale de l'environnement (Driee), chargée de la prévention des crues. La partie du fleuve en amont de la capitale, en Seine-et-Marne, était en vigilance orange depuis le début de la journée. "Nous n'attendons pas de grosses inondations, mais il apparaît nécessaire qu'un certain nombre d'opérateurs puissent prendre des précautions", a expliqué Jérôme Goellner de la Driee.
Le pic de la montée des eaux est attendu vendredi en milieu de journée dans la capitale.
"Nous sommes loin, bien sûr, de la crue de 1910", a déclaré Ségolène Royal, la ministre de l'Environnement, lors d'une visite au service chargé de la prévention des crues. "Malgré tout, ça veut dire que des rez-de-chaussée vont être atteints, que des caves vont être inondées", a-t-elle ajouté, en indiquant qu'un "certain nombre de décisions préventives" avaient été prises, comme des fermetures de parking. Lors d'un point de presse, Marc Meunier, préfet délégué à la zone de défense d'Ile-de-France, a expliqué que la vigilance orange signifiait que "les entreprises et opérateurs de l'État (SNCF, EDF,...) ainsi que les entreprises sensibles (devaient) appliquer un plan de sécurité, de mise à l'abri des installations".
Au sud de l'Ile-de-France, la vigilance orange pour les inondations a été maintenue dans le Loiret, le Cher, l'Indre, l'Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher. Dans le Loiret, le Loing, affluent de la Seine, a dépassé les niveaux atteints lors de la grande crue de 1910. Des crues importantes sont également en cours dans les bassins des rivières Cher et Indre, selon Vigicrues, le service d'informations sur les crues.

Les transports franciliens perturbés

Les intempéries ont d'importantes répercussions sur les transports en Ile-de-France. Dans l'attente d'une baisse du niveau de la Seine, tout le tronçon central du RER C, longeant la rive sud du fleuve dans Paris, a été condamné jeudi après-midi. Emprunté quotidiennement par près de 500.000 voyageurs, le RER C n'est pas la seule ligne touchée par les conséquences des intempéries en Ile-de-France, a indiqué Didier Bense, directeur général SNCF-Réseau pour l'Île-de-France, en évoquant une situation de "crise exceptionnelle".
"Les secteurs les plus affectés sont la tête de réseau de Paris Sud-Est, le RER D et le transilien R (menant à Nemours, NDLR), ainsi que les lignes entre Paris-Montparnasse et Versailles", selon lui. La ligne N, en particulier, a été totalement interrompue à la hauteur de Meudon en raison d'un risque d'éboulement, et des travaux étaient en cours jeudi. La ligne P, au départ de la Gare de l'Est, a été également submergée et coupée entre Marles-en-Brie et Coulommiers, selon la SNCF qui a ouvert une salle de crise fonctionnant 24h/24.
Face à cette situation, l'entreprise publique a mobilisé 1.500 volontaires ("gilets rouges") pour informer les passagers en Ile-de-France, selon Alain Krakovitch, directeur général de SNCF Transilien. Du côté de la RATP, "pour le moment, aucune répercussion liée aux intempéries" n'est à déplorer sur le trafic du métro parisien, a déclaré une porte-parole à l'AFP.
 

 

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