Inondations : des épisodes "appelés à se répéter", prévient Agnès Pannier-Runacher
"On le voit, ces épisodes, ils vont être appelés à se répéter. Et donc, il faut que, collectivement, on ajuste notre niveau de jeu", a prévenu ce 18 octobre la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, lors d'un déplacement à Chavanay (Loire), bourg de plus de 2.500 habitants très touché par les fortes inondations qui ont frappé jeudi le Centre-Est de la France. "C'est donc un épisode inédit par son ampleur et qui est sans doute une expression du dérèglement climatique", a déclaré la ministre à la presse, après une rencontre avec les élus. Les "600 mm qui sont tombés à certains endroits, c'est l'équivalent des précipitations de toute une année sur Paris", a-t-elle indiqué.
Accompagnée du ministre délégué à la sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, Agnès Pannier-Runacher a également visité les rues du centre-ville dévastées et s'est rendue aux abords d'un pont emporté par les eaux. "Nous allons passer dans la partie de reconnaissance des difficultés donc la partie catastrophe naturelle, la gestion des assurances, (et) évidemment, la mobilisation des fonds pour les biens qui ne sont pas assurés et pour lesquels nous avons la possibilité d'intervenir en solidarité", a-t-elle poursuivi.
La ministre a estimé que "pour la reconstruction", il faudrait "se poser la question de 'comment nous rehaussons notre niveau de jeu' pour ne plus nous retrouver dans ces situations-là". Le Premier ministre, Michel Barnier, "annoncera d'ici quelques jours la mise en concertation du plan national d'adaptation au changement climatique", selon elle.
"On a le soulagement de ne pas avoir de blessés ou de morts, mais il a fallu se mobiliser fortement", a déclaré à son côté Nicolas Daragon, précisant qu'"une vingtaine de personnes" avaient été "évacuées dans des situations périlleuses". "Aujourd'hui, évidemment, on va rentrer dans la phase où on a sollicité les maires pour qu'ils montent le plus vite possible, en partenariat avec les représentants de l'État au niveau du département, leur dossier pour reconnaissance de catastrophes naturelles", a-t-il ajouté.
La France n'avait pas connu "d'épisode cévenol d'une telle violence depuis 40 ans", a relevé le Premier ministre, Michel Barnier, ce vendredi, depuis le centre opérationnel de gestion interministérielle des crises, au ministère de l'Intérieur. Les pompiers ont effectué au total plus de 2.300 interventions et ont permis de "sauver des vies", a-t-il souligné. Il a aussi mis en avant l'efficacité des nouveaux outils de prévention, en particulier le système FR-Alert qui "permet d'adresser des SMS avec une sonnerie d'alerte à toutes les personnes concernées dans une zone soumise à un risque important". Des dispositifs grâce auxquels "on arrive à prévenir et à éviter le pire", a-t-il estimé.