Île-de-France Mobilités lance une application dédiée aux déplacements pendant les JO
Pour éviter l'engorgement des lignes de transport reliant les sites olympiques, Île-de-France Mobilités va lancer une application de déplacement spécifique. Et si les calculateurs d'itinéraires alternatifs ne seront pas "fermés", les plateformes privées seront invitées à intégrer les instructions de l'autorité organisatrice des mobilités francilienne.
Pour la période des Jeux olympiques, l'Île-de-France attend quelque 2 millions de trajets par jour liés aux événements sportifs, trajets qui viendront s'ajouter aux 6-7 millions de voyageurs usuels du réseau en période estivale. Mais à la différence des trajets domicile-travail, les déplacements de spectateurs seront concentrés sur quelques lignes avec des pics pouvant atteindre 500.000 voyageurs. Pour répondre à ces besoins spécifiques, l'autorité organisatrice des mobilités francilienne va lancer en avril prochain l'application mobile "Transport Public Paris 2024".
Éteindre la polémique
Cette application intégrera un calculateur d'itinéraire et un module billettique. Conforme aux plans de transport de l'autorité pour les JO, elle doit surtout aider à gérer l'affluence et inciter les usagers à prendre des itinéraires de délestage. "Il s’agit de changer la façon dont l’acheminement est effectué, en donnant la priorité à la gestion des flux de personnes à travers le système de transport sur le trajet le plus court" précise Île-de-France Mobilités (IDFM) dans un communiqué daté du 20 janvier. Un communiqué dont l'objectif était aussi d'éteindre la polémique.
Dans une interview au quotidien régional Ouest France datée du 17 janvier, Laurent Probst, directeur général d'IDFM, avait en effet menacé les calculateurs d'itinéraires privés de mesures radicales : "On leur a demandé à tous de relayer nos plans de transports pour que le voyageur passe par le chemin qu’on lui a indiqué. Nous avons confiance dans le fait qu’ils joueront le jeu. S’ils ne le font pas, il faudra que l’État prenne les décisions nécessaires. On leur demandera de fermer leur application. C’est un enjeu de sécurité publique."
Connexion des calculateurs aux flux d'Île-de-France Mobilités
Le communiqué rétropédale sur cette menace en précisant qu'"Île-de-France Mobilités n’a absolument pas l’intention de demander la fermeture de Google Maps" comme plusieurs titres de presse l'avait laissé entendre. Les services numériques de mobilité (SNM) seront en revanche invités à se connecter aux flux de données d'IDFM créés pour l'occasion. Pour les calculateurs de la SNCF et de la RATP, la cause est entendue. Pour Google Maps, ViaMichelin, Mappy, Waze, TomTom et autres City mapper, le communiqué annonce "un travail en cours avec le ministère des Transports pour collaborer avec les autres plateformes SNM afin que les bonnes informations soient transmises à leurs utilisateurs".
On rappellera que cette obligation de prise en compte de l'intérêt public par les calculateurs d'itinéraires n'est pas nouvelle même si les contraintes sont pour le moment centrées sur la voiture individuelle. Le décret n°2022-1119 du 3 août 2022 (voir notre article) leur impose d'ores et déjà d'intégrer des contraintes environnementales, de valoriser les offres de déplacement bas carbone et de limiter le report de trafic vers les voies secondaires.