Hébergement, logement : l’action des CCAS s’intensifie
"Le mal-logement est en passe de devenir le mal du siècle", pour le président de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale. Face à l’augmentation des besoins et des demandes d’aide, les CCAS et CIAS se mobilisent davantage, comme l’illustre une enquête de l’Unccas rendue publique le 3 octobre 2024.
"Face à l’augmentation des demandes de logement social et du sans-abrisme, les CCAS-CIAS [centres communaux et intercommunaux d’action sociale] ont intensifié leurs aides facultatives sur la chaîne du logement." À l’occasion de son conseil national réuni à Montpellier le 3 octobre 2024, l’Union nationale des CCAS (Unccas) a rendu publics les résultats d’une enquête sur le logement menée en juin auprès de son réseau.
Les modes d’intervention des CCAS et CIAS sur l’hébergement et le logement sont divers : "mise à l’abri (veille sociale, maraudes, nuitées hôtelières, gestion de plus de 1.000 places en CHRS [centre d’hébergement et de réinsertion sociale]), accès au logement (intermédiation locative) et maintien dans le logement (prévention des expulsions)". Depuis la crise sanitaire, les CCAS peuvent également "créer des hébergements d’urgence temporaires et démontables, pour une durée d’implantation inférieure ou égale à dix-huit mois".
Avec la crise du logement, de nouveaux publics pour les CCAS
Sur la base de son enquête (413 répondants, dont 56% de CCAS de petites villes), l’Unccas indique que l’activité d’hébergement et d’aide au logement des CCAS et CIAS s’est intensifiée : un tiers des répondants déclarent avoir "accéléré leur production d’hébergements d’urgence" après la crise sanitaire et 65% des répondants indiquent avoir reçu des demandes de mise à l’abri. Les personnes qui sollicitent ces aides sont majoritairement des bénéficiaires des minima sociaux (69%) et des familles monoparentales (57%), mais aussi des "personnes sans ressources" (28%) et au chômage (27%), des personnes retraitées (26%) et des travailleurs précaires y compris des salariés en CDI. "La panne de production de logements a conduit des usagers qui ne sont pas des publics cibles des CCAS-CIAS à l’origine à pousser les portes de nos structures", estime l’Unccas.
"10 CCAS labélisés Point conseil budget (PCB) participent à l’expérimentation Aide budget" lancée par les administrations centrales, est-il également mentionné. "L’aide budget évite que les situations ne s’enkystent financièrement et socialement grâce à un repérage précoce, ce qui permet de prévenir le surendettement et les expulsions", témoigne Antoine Foissey, directeur du CCAS de Dunkerque, dans le document. Ce mode d’intervention permet au CCAS de repérer de nouveaux publics et de renforcer "considérablement" le maillage territorial.
Créer un choc de l’offre et "décréter un véritable état d’urgence sociale"
"Le mal-logement est en passe de devenir le mal du siècle", pour Luc Carvounas, président de l’Unccas. "Il nous faut un choc de l’offre. Le gouvernement doit entendre les professionnels du secteur et les maires sur le sujet", ajoute-t-il, demandant à l’État d’"œuvrer sans attendre à la production de logements privés et sociaux".
Plus globalement, après le discours de politique générale du Premier ministre, Michel Barnier, le bureau de l’Unccas a appelé dans un communiqué "le gouvernement à décréter un véritable état d’urgence sociale", indiquant que des Ehpad "sont en cessation de paiement" et que des "associations de distribution alimentaire connaissent des records de fréquentation par les étudiants et les travailleurs précaires". "La fraternité oui, mais avec quels moyens ?", a également réagi l’Uniopss. À quelques jours de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), l’Uniopss juge "essentiel de mettre les solidarités en première ligne, avec des moyens associés, pour répondre aux besoins d’accompagnement des vulnérabilités, de la petite enfance au grand âge".