Aménagement numérique - Haut débit : "Les collectivités sont insuffisamment soutenues par les pouvoirs publics", selon Hervé Maurey
Ce sont donc les collectivités qui "se mobilisent depuis plusieurs années pour pallier les carences de l'Etat et de l'initiative privée sur leur territoire […) Celles-ci "sont cependant insuffisamment soutenues par des pouvoirs publics", écrit le sénateur Hervé Maurey dans un rapport d'information sur l'état d'avancement de l'aménagement numérique du territoire qui doit être publié ce 12 juillet. "La France est en passe de manquer le virage du numérique, et le retard qu'elle prend aujourd'hui risque de s'avérer rapidement irréversible", estime-t-il.
La couverture en téléphonie mobile et en internet haut débit est "loin d'être satisfaisante", particulièrement dans les territoires ruraux, explique le sénateur centriste de l'Eure.
Selon le rapport, le plan France Numérique 2012, bien que "peu ambitieux" par le niveau de débit visé (un haut débit à 512 kbit/s), ne sera pas atteint. Et le plan national très haut débit (PNTHD), en affichant des objectifs qu'il ne se donne pas les moyens de tenir (couvrir l'ensemble du territoire en très haut débit d'ici 2025), paraît "irréaliste". Hervé Maurey assure même que "beaucoup de responsables ont aujourd'hui le sentiment qu'en matière de numérique, il n'y a plus de pilote dans l'avion". C'est donc un appel à un "indispensable sursaut pour l'avenir" des territoires que lance le sénateur qui indique vouloir "sensibiliser les pouvoirs publics pour qu'ils passent des annonces médiatiques au déploiement effectif", en proposant une série de mesures législatives et réglementaires. Il propose notamment "d'élargir le champ de compétence des schémas d'aménagement numérique du territoire (SDANT) pour qu'ils concernent tous les aspects de la problématique numérique: très haut débit mais aussi haut débit et téléphonie mobile" (lire notre article du 28 avril 2011). Pour financer le fonds d'aménagement numérique du territoire, le rapporteur propose de l'abonder à hauteur de 500 millions d'euros par an, "de préférence par une dotation de l'Etat".