Handicap : un comité interministériel le 6 mars, le gouvernement promet une "accélération"
Un comité interministériel sur le handicap se tiendra le 6 mars, a annoncé ce mardi 11 février la ministre chargée du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, estimant qu'il fallait "accélérer" sur la question de l'accessibilité vingt ans après la loi de 2005.
"La préoccupation du handicap pour le gouvernement a été clairement réaffirmée par le Premier ministre" François Bayrou dans sa déclaration de politique générale, a-t-elle affirmé sur Franceinfo TV.
Vingt ans après son adoption, la "loi handicap" a permis des avancées mais reste largement en-deçà de son ambition initiale, pointent à peu près tous les acteurs du secteur et les principales personnes concernées (voir notre article d'hier). Même l'ancienne secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel, en poste sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, estime que le handicap n'est "manifestement plus la priorité du deuxième quinquennat".
"Elle a raison de soulever que ça doit rester au dessus de la pile, c'est le cas", a réagi Charlotte Parmentier-Lecocq, évoquant notamment l'annonce de la prise en charge à 100% par l'Assurance maladie des fauteuils roulants (voir notre article du 7 février). "Il y a encore beaucoup à faire. Si on regarde le bilan de la loi de 2005, on est un peu au milieu du gué, on a beaucoup avancé" concernant le nombre d'enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire et l'accessibilité des gares, "mais clairement il faut qu'on accélère", a-t-elle ajouté. "Il y a beaucoup de solutions, d'initiatives qui existent, mais il faut mettre tout cela en musique et surtout il faut rattraper de l'investissement qui n'a pas été fait sur 20 ans", a poursuivi la ministre, précisant par ailleurs qu'une évaluation de la loi Elan sur le logement de 2018, qui a restreint l'obligation d'accessibilité des logements neufs, serait rendue d'ici fin mars (une question tout récemment abordée lors de la présentation du rapport de la fondation Abbé Pierre sur le mal-logement en présence de la ministre Valérie Létard - voir notre article du 4 février).
Concernant l'école, la ministre de l'Education Elisabeth Borne a fait état de "520.000 enfants en situation de handicap, alors qu'ils étaient 151.000 en 2005", dans une interview à La Croix. "Nous développons aujourd'hui des pôles d'appui à la scolarité", des "équipes mobiles pluridisciplinaires, qui peuvent intervenir rapidement", souligne-t-elle. "Nous en avons déployé 100 en septembre dernier, dans quatre départements" et "je souhaite que nous ayons 500 pôles d'appui à la scolarité de plus" en septembre 2025. Les 20 ans de la "loi handicap" sont l'occasion "de réfléchir à tout ce qui reste encore à faire", a-t-elle renchéri ce mardi 11 février en visitant une école élémentaire du 11e arrondissement de Paris. "Évidemment, il reste du chemin à parcourir, notamment pour rendre plus attractives les fonctions d'AESH". Outre le développement des pôles d'appui à la scolarité, elle souhaite aussi "qu'on continue à renforcer les classes Ulis" (Unité localisée pour l'inclusion scolaire, accueillant des élèves en situation de handicap dans les établissements) "avec un focus sur les lycées professionnels".