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Habiter Mieux : 50.000 logements rénovés créent ou maintiennent 17.000 emplois

L'Agence nationale de l'habitat (Anah) publie une étude sur l'impact économique du programme Habiter Mieux, dédié à la rénovation énergétique des logements dans le parc privé, au bénéfice des ménages aux revenus modestes ou très modestes. Réalisée avec le cabinet spécialisé Geste, cette évaluation met en évidence les retombées de ce programme sur l'activité du bâtiment et plus particulièrement sur l'artisanat. Si l'impact économique de ce type de programme relève de l'évidence, l'intérêt de l'étude est de déterminer les ratios spécifiques au programme, éclairant ainsi les éventuelles décisions à prendre pour l'avenir.

Une base annuelle d'investissement de 1,1 milliard d'euros

Le principal enseignement est que les 50.000 logements rénovés dans le cadre d'Habiter Mieux ont engendré la création ou le maintien d'au moins 17.000 emplois. Un million d'euros de travaux permettent ainsi la création ou le maintien de six emplois en équivalent temps plein (ETP) lorsqu'ils portent sur des maisons individuelles et de 9 ETP dans le cadre de copropriétés. Ces 50.000 logements rénovés représentent une base annuelle d'investissement de 1,1 milliard d'euros (travaux et ingénierie éligibles aux aides de l'Anah).
Il s'agit le plus souvent de travaux de proximité : plus de 80% des chantiers sont réalisés dans le même département que celui d'implantation de l'entreprise chargée des travaux. Cette proportion monte même à 100% si on inclut les départements limitrophes.
En termes sectoriels, les principaux bénéficiaires sont les artisans du bâtiment, qui ont bénéficié de la création d'environ 7.500 emplois en ETP pour les 50.000 logements rénovés. Viennent ensuite les filières de l'amont (par exemple les fabricants de composants de chaudières et de fenêtres) et les emploi indirects (énergie, outils...) pour 5.500 ETP, puis les entreprises de distribution et de fabrication des matériaux et équipements pour 3.500 ETP et les opérateurs et maîtres d'œuvre (ingénierie de conseil) pour 900 ETP.

Des travaux complémentaires et une structuration de la filière

Pour avoir une idée de l'impact économique global du programme Habiter Mieux, il faut rappeler que, depuis sa mise en place en 2011 et jusqu'à 2016 (année retenue pour l'étude), il a permis de rénover près de 191.000 logements.
Au-delà de cet impact économique direct, le programme Habiter Mieux contribue également à une meilleure organisation et à la structuration de la filière. Ceci vaut notamment en matière de formation et de compétences, avec une "évolution significative" des demandes de formation RGE (Reconnu garant de l'environnement), ce label donnant confiance aux propriétaires.
Même si ce n'est pas son objet, l'étude donne également quelques éléments sur l'objectif principal du programme Habiter Mieux. Déjà, une étude du Crédoc en 2014 avait montré que, sans le programme, 83% des ménages concernés n'auraient pas réalisé leur projet. Cette nouvelle étude démontre, pour sa part, que dans la majorité́ des cas, les travaux initialement envisagés sont optimisés par le programme et les aides Habiter Mieux. C'est le cas pour 50% des travaux réalisés en maison individuelle et de 75% de ceux réalisés dans les parties communes des logements en copropriété.
Dans les maisons individuelles, cette optimisation correspond, par exemple, à l'ajout de travaux d'isolation des combles ou des toitures (non prévus à l'origine), à des travaux de ventilation ou d'isolation des murs... Dans les logements en copropriété, cette optimisation porte principalement sur l'isolation des murs extérieurs.