Archives

Développement durable - Grenelle de la mer : les groupes de travail sont en place

Annoncé le 27 février dernier, le Grenelle de la mer a franchi une nouvelle étape ce 3 avril avec la première réunion des présidents et vice-présidents de ses quatre groupes de travail et la présentation de son calendrier et de ses grandes étapes. Emanation du Grenelle de l'environnement, dont il copie le processus, il doit définir la stratégie nationale pour la mer et le littoral, sur le territoire métropolitain et outre-mer, en identifiant des objectifs et des actions à court, moyen et long termes. "La France de Cousteau et de Tabarly doit reprendre son leadership", a souligné le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, en présentant les groupes de travail. "La mer et les océans sont la plus grande richesse de la planète et sont en même temps des lieux de grande fragilité. Nous devons aujourd'hui nous donner les moyens d'une nouvelle conquête de la mer", a martelé le ministre.
Comme pour le Grenelle de l'environnement, les groupes de travail rassemblent cinq collèges - Etat, élus, partenaires sociaux (employeurs et salariés) et associations de protection de l'environnement - ainsi que des personnes morales associées et personnalités qualifiées, choisies selon les thématiques abordées. Ils devront assurer une représentation significative de l'outre-mer. Le collège élus va compter un député et un sénateur, trois représentants des maires désignés par l'Association des maires de France (AMF), en concertation avec l'Association nationale des élus du littoral, deux représentants des conseils généraux désignés par l'Assemblée des départements de France (ADF), un représentant des conseils régionaux désigné par l'Association des régions de France (ARF) et un représentant des groupements de communes désigné par l'Assemblée des communautés de France (ADCF).

 

Le programme des quatre groupes de travail

Le premier groupe, présidé par Jérôme Bignon, député de la Somme et président du Conservatoire national du littoral et de l'Agence nationale des aires marines protégées, traitera de l'interface entre la terre et la mer. En tenant compte des particularités du littoral et de la mer, il est notamment chargé de proposer des solutions permettant de "mieux définir les stratégies de développement durable de ces espaces et d'envisager des actions visant à connaître, maintenir et restaurer le milieu, de gérer l'accroissement des pressions et des risques".
Le deuxième groupe, présidé par Eric Giuly, ancien président de la CGM et de la SNCM, s'intéressera aux ressources et à toutes les potentialités qu'offre la mer (pêche, énergie, ressources minières et biologiques), tout en proposant des solutions pour enrayer la perte de la biodiversité marine, s'adapter aux évolutions pressenties en matière de réchauffement climatique, de développement économique, de démographie. Il devra aussi faire des propositions pour "faire en sorte que la mer se transforme en réel atout pour le développement de l'Outre-mer".
Le troisième groupe, présidé par l'universitaire Christian Buchet, directeur du Centre d'études sur la mer, a pour mission de faire "partager la passion de la mer" : comment sensibiliser le grand public à l'environnement marin, faire prendre davantage conscience de la richesse du patrimoine maritime, vulgariser les travaux de la recherche maritime mais aussi assurer l'attractivité des métiers liés à la mer, offrir des formations professionnelles adaptées, etc. Le quatrième groupe, présidé lui aussi par un universitaire, Laurent Lucchini, président du conseil scientifique de l'Institut du droit économique de la mer, va travailler sur la question des nouvelles régulations à mettre en place aussi bien au niveau international, communautaire que national et infranational pour répondre aux enjeux actuels et futurs de la mer et du littoral.

 

Une vingtaine de réunions en régions en juin

Les groupes de travail devront remettre leurs rapports au ministère de l'Ecologie vers la fin mai. Une phase de consultation est prévue à partir de juin pour permettre à tous les acteurs locaux, professionnels de la mer, élus et à la population dans son ensemble de prendre part au débat. Cette consultation se fera via un site internet dédié (www.legrenelle-mer.gouv.fr ) et à travers une vingtaine de réunions dans les dix régions littorales métropolitaines, en Corse, dans deux régions "continentales", dans les quatre départements d'outre-mer ainsi qu'à Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. Ces réunions débuteront le 8 juin avec les Journées de la mer, manifestation organisée jusqu'au 14 juin par le ministère de l'Ecologie, et se succéderont jusqu'au 23 juin.
La table-ronde finale qui se tiendra fin juin-début juillet selon le ministère devra déboucher sur une série d'engagements "précis, quantifiés et partagés". "Il y a tout à inventer, il va falloir être ultra-créatif", a conclu la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno.

 

Anne Lenormand

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis