Archives

Transports / Aménagement - Grand Paris : le futur patron de la SGP rassure les élus sur une "concertation approfondie"

Le futur président de la Société du Grand Paris (SGP), Philippe Yvin, a rassuré les élus lors de son audition le 11 février à l'Assemblée nationale. L'actuel conseiller de Matignon, et ex-collaborateur de Claude Bartolone, pressenti pour le poste en remplacement d'Etienne Guyot, était entendu par la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, comme le veut la procédure de nomination. "J'entends poursuivre la méthode de M. Guyot d'une concertation très approfondie avec les élus et avec la participation du public", a déclaré Philippe Yvin aux députés (et parfois maires), assurant s'inscrire dans la "poursuite de ce processus" qui avait fait la marque et le succès de son prédécesseur.
Alors que ce changement à la tête du pilote du Grand Paris Express avait créé des remous et des inquiétudes chez les élus, Philippe Yvin s'est employé à se montrer sous le jour d'un technicien bien au fait des dossiers qu'il va devoir reprendre et au service de ce projet d'intérêt général. De nombreux députés ont émis le souhait que le management se stabilise à la tête de la SGP car "un tel projet ne peut souffrir de trop de changement dans sa gouvernance", selon les termes de Jacques-Alain Benisti (UMP, Val-de-Marne). Philippe Yvin sera en effet le troisième président du directoire depuis la création de la SGP en 2010.
Sur le fond, des députés ont fait part de leurs inquiétudes sur des difficultés et surcoûts non évalués qui pourraient peser sur le financement de ce projet. Alexis Bachelay (PS, Hauts-de-Seine) a abordé la question de l'approvisionnement en matériaux de construction "vu l'ampleur du sujet", à savoir 200 km de nouvelles lignes, dont beaucoup en souterrain. De son côté, Yves Albarello (UMP, Seine-et-Marne) a mis en garde sur "la traversée par les tunneliers de zones gypsifères, pour éviter les effondrements, il faudra consolider, donc il y aura des surcoûts et tout cela n'a pas été chiffré !" De plus, "les 60 millions de tonnes de déblais qu'il faudra stocker" sont aussi un sujet d'interrogation, d'autant que "la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne sont frileux à l'idée d'accueillir tous les déblais d'Ile-de-France", a-t-il ajouté. De plus, "vous allez trouver des terres polluées et sulfatées, le traitement de ces dernières coûtant "130 euros la tonne", a aussi mis en garde Yves Albarello, tout en assurant Philippe Yvin de son "aide" pour affronter cette "longue route" et cette "pente raide".