Grand Paris Express : inquiétudes des élus sur les conséquences des reports
Réunis en bureau ce 6 mars, les élus de la métropole du Grand Paris (MGP) ont "alerté" le gouvernement sur les conséquences des reports de calendrier du super métro du Grand Paris Express qui ont été annoncés le 22 février par le Premier ministre, Edouard Philippe. Les "répercussions de ces retards ont directement pour conséquence de remettre en cause les projets d'aménagement, les programmes de logement, les opportunités d'investissement et d'emploi déjà prévus", notamment autour des gares et ainsi directement liés à la réalisation du super métro, souligne la MGP dans un communiqué.
Comment l'Etat "qui revient sur ses engagements peut-il contraindre les collectivités à tenir les leurs en matière de territorialisation d'objectifs de logements, de rééquilibrage territorial, de liaisons entre zones rurales et zones métropolitaines", demandent les élus qui assurent que le "signal envoyé par cette décision n'est pas positif". Les élus néanmoins "se réjouissent de l'engagement formel du gouvernement de réaliser l'intégralité du schéma de transport" arrêté par décret en 2011.
La ligne 18 "à prioriser"
De leur côté, Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d'Ile-de-France, et François Durovray, président du département de l'Essonne, demandent au gouvernement d'"aller plus vite" sur la ligne 18 du Grand Paris Express, qui a été reportée à 2027. Les deux élus ont fait état dans un communiqué ce 6 mars de leur rencontre avec le préfet de région la veille. Ils disent avoir fait part de leur "incompréhension" sur les arbitrages du gouvernement, regrettant que "le gouvernement fasse l’économie du plateau de Saclay en se basant uniquement sur des contraintes budgétaires, sans intégrer le rôle de moteur économique de ce projet d’envergure mondiale, porté par l’ensemble des acteurs du territoire".
Suite aux propositions de l'Etat d’envisager une enveloppe financière complémentaire pour des solutions alternatives de desserte visant à pallier ce report, ils demandent au gouvernement de "prioriser avant tout la ligne 18 en utilisant ces marges de manœuvre budgétaires pour accélérer le calendrier de ce projet". "S’il est indispensable d’accompagner le développement du plateau par des solutions de desserte locale de type bus, il est en effet illusoire d’imaginer que cela suffirait à remplacer un métro, seul à même d’assurer une desserte efficace depuis Paris et le développement de ce grand pôle, tant en termes de logements, d’emplois que de recherche", estiment Valérie Pécresse et François Durovray qui ont donc demandé des "pistes d’optimisation possibles" pour une mise en service anticipée de la ligne.