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Sport / Environnement - Golfs, eau et pesticides : une première sur le bassin Loire-Bretagne

Le 14 janvier, l'agence de l'eau Loire-Bretagne et la fédération française de golf (FFGolf) ont signé une convention visant à réduire la consommation d'eau destinée à l'arrosage des greens et à y diminuer le recours aux produits phytosanitaires. Une première en France.

La convention sur 2015-2018, signée le 14 janvier à Ardon (Loiret) par l'agence de l'eau Loire-Bretagne et la fédération française de golf (FFGolf) vise à réduire la consommation de pesticides de 50 à 100% et à économiser 16% d'eau. Selon les études menées par la FFGolf en Poitou-Charentes, puis par l'agence de l'eau sur les golfs du littoral du bassin Loire-Bretagne, plus de 95% des golfs utilisent des fongicides, et quatre sur cinq des herbicides. La consommation d'eau moyenne pour un golf de 9 trous (25 ha, un tiers seulement d'arrosé) selon la FFGolf est de 16.000 m3 sur le bassin. Au niveau national, elle serait de 26.000 m3, soit plus de 1.000 m3/ha/an.

Un potentiel d'économie important

Au total, outre-mer compris, la France compte 736 structures golfiques soit 33.000 ha, dont le tiers est situé sur des propriétés publiques. "La grande majorité est gérée en délégation, 35 sont en régie", précise Thomas Charrier, chargé de mission à la fédération. Le potentiel d'économies d'eau, important, est estimé pour la seule région Bretagne à 16% de la consommation totale, soit plus de 150.000 m3/an. Suite au recensement effectué par la FFGolf auprès des 149 golfs du bassin, 46 sont prêts à lancer des travaux ou actions pour réduire soit l'usage des pesticides et intrants, soit leur consommation d'eau.

Booster les actions

"L'agence de l'eau peut aider les golfs depuis plusieurs années. Dans les faits, peu d'actions ont été lancées. Les points d'actions sont  identifiés, mais un seul golf s'est réellement engagé en 2014", explique Jean-Pierre Forget, chargé d'études sur les économies d'eau à l'agence de l'eau Loire-Bretagne. "La signature de cette convention permet aux clubs d'avoir des conditions d'aides plus avantageuses", ajoute Thomas Charrier. Et de bénéficier d'une aide publique maximale de 200.000 euros sur trois ans, dans le cadre des modalités européennes de minimis. Le montant prévisionnel de l'ensemble des actions réalisables est estimé à 3,5 millions d'euros. Les aides de l'agence iront jusqu'à 50%.

Trop peu de re-use

Parmi les actions aidées : la pose de compteurs, sous-compteurs et systèmes de gestion (détection des fuites), de matériel hydro-économe (arroseurs), de bassins de récupération et stockage d'eau pluviale, des travaux pour la réutilisation d'eaux usées traitées... A ce jour, seuls 15 golfs surtout littoraux (Pornic, île d'Oléron, Royan) font appel au re-use. Les conditions de l'arrêté du 25 juin 2014 sont encore trop strictes. "Nous sommes dans un groupe de travail ministériel sur ce sujet pour faire évoluer la réglementation", précise Thomas Charrier, qui espère aussi que d'autres agences suivent l'exemple et passent à leur tour des conventions.
Pour l'heure, un partenariat est engagé avec les agences de l'eau Loire-Bretagne, Rhône Méditerranée Corse et Seine-Normandie pour la rédaction d'un guide de gestion environnementale des espaces golfiques. Sortie prévue fin 2015. D'ici là, au printemps prochain, un rapport sur les pratiques des golfs en matière d'utilisation des intrants sera remis par la FFGolf aux ministères signataires de la charte golf et environnement 2010-2015. Le premier bilan sur la période 2006-2010 avait mis en évidence une réduction de 14% des consommations d'eau.