Gestion des déchets ménagers : Amorce invite à changer d'approche
Pour sortir des impasses qui minent le secteur de la gestion des déchets ménagers, le réseau d’élus et d’entreprises Amorce organise le 16 mai un colloque invitant les collectivités, à l'approche de la future loi sur l'économie circulaire, à prendre du recul et à s’inspirer de modèles qui ont fait leurs preuves ailleurs .
Feu vert donné le 13 mai à Toulouse au retour d'une consigne sur les bouteilles en verre, lancement en grande pompe ce 14 mai par des multinationales dont Carrefour de la plate-forme d’e-commerce Loop fondée sur la réutilisation de produits conditionnés dans des matériaux durables… l'heure est à l'émergence de nouvelles pratiques, temporaires ou non, de collecte des déchets ménagers. D'où l'idée, défendue par l'association Amorce (600 collectivités, 330 professionnels), "de contrer la routine en regardant, sans tabou ni parti pris, ce qui sort des sentiers battus parmi cette floraison d'initiatives locales sur la gestion des déchets ménagers", éclaire son délégué général, Nicolas Garnier.
Prendre du recul quand cela va mal
Au lieu de proposer des retours d'expérience dans des domaines connus, ce colloque organisé le 16 mai invite à "prendre de la hauteur pour trouver collectivement des solutions et ne pas aller droit dans le mur car en l'état actuel des choses, on y va", ajoute-t-il. Stagnation des performances, augmentation des refus de tri faisant craindre à certains une démobilisation citoyenne, lenteur de mise en place des dispositifs de responsabilité élargie des producteurs (REP)… "Sans compter les difficultés des lois à être appliquées, le poids croissant de la fiscalité et des objectifs nationaux ambitieux mais qu'il faut faire porter sur tous les maillons de la société et pas seulement sur les citoyens", complète Nicolas Garnier. Selon Amorce, la gestion des déchets ménagers coûte en moyenne plus de 100 euros TTC par habitant et par an et les taxes nationales représentent plus d'un quart de la facture. Amorce voit tout particulièrement d'un mauvais œil le triplement de la TGAP sur le stockage des déchets et le fléchage incomplet de ses recettes vers des solutions de recyclage : "Des territoires sont poussés à bout et ne trouvent plus d'exutoire, ce qui les contraint à exporter. On voit aussi réapparaître des sites non autorisés."
Focales et angles de vues
Marchés groupés à la communauté d'agglo du bassin de Thau, convention d’entente entre deux syndicats voisins en Seine-et-Marne... des solutions de mutualisation seront mises à l'honneur, tout comme des exemples de collectivités qui s'efforcent de "penser autrement" leur service, en inversant par exemple les fréquences de collecte, en le faisant évoluer sous un angle de vue plus "citoyen" ou encore au travers d'une approche financière, en explorant des modes de financement de type crowdfunding. Un focus est aussi prévu sur la consigne, notamment celle du verre remise en place dans le Valenciennois.