Education - George Pau-Langevin insuffle la réussite éducative dans le plan Jeunesse Outre-Mer
En 2015, avec 1,2 million de personnes, les jeunes représentent près de la moitié de la population des outre-mer, voire plus en Guyane (60%) et à Mayotte (70%). Ces jeunes sont dans une situation plus difficile encore qu'en métropole. Leur taux de chômage atteint 30%, soit 2,5 fois plus que dans l'Hexagone. 10,6% des jeunes ne sont ni en emploi, ni en formation, ni au chômage. Un jeune sur 10 de 16 ans et plus sort du système scolaire sans aucune qualification et le niveau d'illettrisme est près de quatre fois supérieur à celui des jeunes de l'Hexagone.
Pour améliorer leur situation, George Pau-Langevin, ministre des Outre-Mer, et Patrick Kanner, ministre de la Ville, ont lancé le 3 septembre 2015 le plan Jeunesse Outre-Mer. Ce plan "concrétise l'engagement gouvernemental en faveur des jeunes," signale le communiqué de presse de la ministre des Outre-Mer, publié le 3 septembre. Le 16 février 2015, le Premier ministre avait décidé de réserver une suite favorable à la proposition faite par la ministre d'engager, dès 2015, une stratégie volontariste dans le domaine de la jeunesse notamment.
Doté de plus de 300 millions d'euros, le plan s'organise autour de cinq priorités que sont la réussite éducative, la transition entre la formation et l'emploi, l'autonomie et la prise d'initiatives des jeunes, l'insertion professionnelle et sociale et la lutte contre la délinquance et la promotion du "vivre ensemble". Il se décline en 110 mesures.
A noter ainsi l'objectif de poursuivre l'effort engagé pour les constructions scolaires à Mayotte et en Guyane (...) d'"élaborer une programmation pluriannuelle comportant les volets construction et rénovation scolaires". A Mayotte, le préfet se verra attribuer "des pouvoirs de gestion des constructions scolaires". La pleine propriété du patrimoine scolaire sera rendue progressivement aux communes. En Guyane, l'engagement budgétaire de l'Etat en faveur des écoles primaires sera inscrit dans la durée par le biais d'une convention avec les collectivités locales. Dans ces deux départements, pour qu'aucun élève ne soit exclu du dispositif de restauration scolaire, "le développement des centres communaux d'action sociale (Ccas) et la création de caisses des écoles, permettant de moduler la participation financière des familles selon leurs ressources, seront encouragés". Sera créé "un comité départemental de la restauration scolaire".
Endiguer la violence aux abords des établissements scolaires
Pour améliorer les parcours des élèves, la scolarisation des enfants de trois ans sera "une priorité affichée", de même que le déploiement des PRE (programmes réussite éducative) dans les collèges REP+ et les écoles associées situés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Les enseignants seront formés au repérage des "décrocheurs potentiels". De plus, il est prévu de "valoriser les langues maternelles".
Le document évoque les "contrats haute qualité éducative (HQE)" que la Réunion et la Guyane ont déjà signés et qui "créent pour chaque académie trois priorités sur lesquelles les ministères de l'Education nationale et des Outre-Mer entendent faire évoluer durablement le paysage éducatif ultramarin". Il s'agit notamment d'"articuler la démarche avec la mise en place des projets éducatifs territoriaux (PEDT) et (d')y associer les collectivités locales, acteurs majeurs de l'éducation (...) ainsi que les parents".
Pour ce qui est des transitions entre la formation et l'emploi des jeunes, sont notamment prévues "la montée en puissance du SMA (service militaire adapté)" et l'extension à la Guadeloupe, en Martinique en Guyane et à Mayotte (au plus tard en 2017) de la "garantie jeunes" déjà déployée à la Réunion.
Les appels à projets Outre-Mer du fonds d'expérimentation jeunesse seront territorialisés "afin de donner aux acteurs locaux les moyens d'expérimenter et d'évaluer des solutions innovantes".
Le déploiement du grand programme de service civique "Education" en Outre-Mer sera encouragé. Les "missions se dérouleront au sein des établissements scolaires du premier et du second degré".
Plusieurs autres mesures portent sur "la lutte contre la délinquance et pour le mieux vivre ensemble", et notamment sur les dispositifs de médiation entre élèves, mais aussi pour "endiguer la violence aux abords des établissements scolaires et dans les quartiers", "entre population scolaire et direction des établissements scolaires".
Des comités de suivi des 110 mesures doivent être mis en place dans chaque département, associant l'Etat, les collectivités locales et les associations. Les préfets doivent présenter en réunion semestrielle le suivi des différentes mesures et une commission, présidée par la ministre, en dressera un bilan annuel.
ToutEduc et Emilie Zapalski