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Infrastructures - Frédéric Cuvillier présente la stratégie nationale de relance portuaire

Le ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche, Frédéric Cuvillier, a donné le 24 mai à Rouen le coup d'envoi d'un plan stratégique national consacré à la relance portuaire présentée comme un "enjeu essentiel et nécessaire pour notre compétitivité". La France est la cinquième puissance portuaire européenne et les sept grands ports maritimes métropolitains emploient directement près de 40.000 personnes.
Sans financement annoncé, le plan s'articule autour de trois axes majeurs : construction de solutions logistiques ou intermodalité, développement industriel renforcé et aménagement des espaces. "Avec cette nouvelle stratégie, l'Etat affirme son ambition de donner à la France une place de premier rang dans le commerce international comme point d'entrée ou hub de l'Europe et de contribuer au développement industriel et économique du pays", a déclaré le ministre.
"Après une période d'instabilité" liée à la mise en oeuvre de la réforme portuaire de 2008 et alors que "la fiabilité des places portuaires françaises est retrouvée", il s'agit avant tout pour capter de nouveaux marchés de mettre en place des offres de transport "fiables de bout en bout" et compétitives. "Les ports doivent devenir les architectes de solutions logistiques maritimes et terrestres clefs en main sur un hinterland de portée européenne", préconise le ministre. L'une des solutions passe par la massification des moyens. "C'est le cas ici, a souligné le ministre, de la mise en réseau des moyens sur l'axe Seine des ports de Paris de Rouen et du Havre avec Haropa".
Le plan prévoit de fluidifier les passages portuaires à l'entrée ou à la sortie des ports. "C'est une demande répétée de tous les opérateurs et commanditaires", a commenté Frédéric Cuvillier qui a promis sur ce point "un choc de simplification". "L'objectif est qu'en juin 2015 s'applique le principe du "ne le dite qu'une fois", a-t-il détaillé. Ce guichet unique permettra aux armateurs de procéder à une seule formalité déclarative, "de gagner du temps et d'être plus compétitifs".
Le plan prescrit également de rapprocher les systèmes portuaires des filières industrielles d'avenir (énergies vertes, carburants alternatifs et éco-industrie). Le coeur de cette stratégie repose sur la capacité et la volonté des ports à offrir des espaces fonciers attractifs (zones de stockage). Ils sont invités à travailler en lien avec les milieux universitaires, les pôles de compétitivité et la recherche.
Les ports "dans l'anticipation" sont désormais investis du rôle d'aménageur et de gestionnaire de leurs espaces dans toutes leurs composantes : industrialo-portuaires, logistiques, naturelles, urbaines. En liaison avec les territoires sur lesquels ils s'adossent, les ports, en tant que maître d'ouvrage, vont devoir élaborer en partenariat avec les collectivités locales un plan d'aménagement à long terme de leurs espaces. Ce plan devra intégrer un schéma d'ensemble de la gestion et de la valorisation des espaces sensibles du domaine portuaire et traiter aussi de l'interface avec la ville. "Il n'y pas de malédiction entre environnement, stratégie industrielle et développement durable", a insisté Frédéric Cuvillier conscient qu'en matière de développement durable il ne s'agit pas de "faire supporter aux ports de notre pays des contraintes plus fortes que celles qui peuvent être en vigueur dans les autres pays européens".