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Pouvoirs locaux / Elus - François Hollande : "Rien ne remplacera la commune"

En visite en Corrèze à six semaines du premier tour des élections départementales, le président de la République a dit son attachement à la commune, en considérant néanmoins que "les intercommunalités sont absolument indispensables".

Le président de la République s'est employé, le 7 février lors d'un déplacement en Corrèze, à déclarer son attachement à l'institution communale, irremplaçable selon lui, même si "l'intercommunalité va être renforcée". Le chef de l'Etat effectuait, seulement trois semaines après avoir présenté ses vœux aux Corréziens, un nouveau déplacement dans le département dont il fut le président du conseil général.
"La mairie est le lieu même de la République", a ainsi déclaré François Hollande, inaugurant la nouvelle mairie de Masseret, commune de 650 habitants. "La mairie, c'est là où les parents viennent déclarer leur enfant, (…) c'est là où les élus délibèrent, où les votes se font - pour les scrutins locaux comme nationaux -, là où toutes les démarches administratives s'effectuent", a-t-il rappelé. En poursuivant : "C'est même le lieu où on vient sans savoir pourquoi, où on va rencontrer les personnels administratifs, vérifier si le papier est bien le bon, avoir un contact, avoir une vie, une reconnaissance", a dit celui qui a été maire de Tulle pendant sept ans.
La mairie est un "lieu de vie", "le lieu où on se rassemble", "c'est la République", a souligné le chef de l'Etat. "On est d'une commune, on est attaché à un lieu, on a des souvenirs, le souvenir de l'école, le souvenir de la mairie", a par ailleurs dit François Hollande d'une voix enjoué. Il a ensuite exprimé "tout le respect de la République" pour les élus, en particulier les maires, qui "font une tâche difficile" : "Quand il y a un danger, c'est au maire que l'on s'adresse."

Développement des villages

"Rien ne remplacera la commune", a-t-il encore lancé. Pour autant, a-t-il poursuivi, "les intercommunalités sont absolument indispensables si on veut porter des projets" que ce soit en matière de "développement économique", de "petite enfance", ou s'agissant des "médiathèques" ("J'ai appris qu'il y a plus de médiathèques en France que de bureaux de poste...", a-t-il relevé au passage).
Le président de la République a rejeté toute conception qui opposerait la campagne aux villes. "Les métropoles ne peuvent pas concentrer toute l'activité", a-t-il jugé. "L'espace rural ne peut être seulement un paysage que l'on viendrait traverser (…). Il est en soi un espace de développement, de vie". Evoquant encore la question des ressources financières des collectivités, le président de la République a mis en avant la nécessité pour le gouvernement de renforcer la "solidarité financière" entre les collectivités. "Nous aurons encore à y travailler", a-t-il estimé.
Les déclarations du chef de l'Etat prennent un relief particulier dix jours avant le début de l'examen en séance publique à l'Assemblée nationale du projet de loi Notr redistribuant les compétences des collectivités. Un texte dont le volet intercommunal inquiète de nombreux maires, du fait notamment du relèvement de 5.000 à 20.000 habitants la taille minimale des intercommunalités (avec des exceptions pour les territoires de montagne et les communautés les plus rurales). En commission, les députés ont en outre posé le principe de l'élection des conseils communautaires au suffrage universel direct en 2020. Les propos de François Hollande interviennent aussi après la publication d'une note du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) dont les propositions sur l'intercommunalité ont fait bondir ces mêmes maires (voir ci-contre).