François Bayrou surmonte deux motions de censure

François Bayrou a survécu à deux motions de censure ce mercredi 5 février, faisant notamment adopter le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, grâce à la neutralité des socialistes et du RN qui ont décidé de ne pas censurer son gouvernement.  Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la première motion de censure déposée par les élus LFI, communistes et écologistes, loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Son rejet permet l'approbation par l'Assemblée nationale du budget de l'État pour 2025, qui sera adopté définitivement ce jeudi avec un dernier vote du Sénat.

"C'est une bonne chose pour notre pays et pour nos compatriotes, la preuve que leurs représentants politiques savent dépasser leurs désaccords", a salué le ministre de l'Economie Eric Lombard  "Ce budget est une étape d'urgence", a soutenu devant les députés François Bayrou, qui se projette déjà pour l'après, en promettant réforme de l'Etat et mesures d'"ordre et d'autorité".

Les groupes PS et ceux de l'alliance RN-Ciottistes avaient annoncé qu'ils ne censureraient pas, au nom de la stabilité du pays. La décision des socialistes, qui négociaient depuis des semaines pour arracher des concessions sur les retraites, les remboursements médicaux ou l'Éducation, a accentué la fracture avec les Insoumis. Soulignant que leur décision "ne vaut nullement adhésion" à la politique de François Bayrou, les socialistes ont confirmé qu'ils déposeraient eux-mêmes le 19 février une motion de censure portant sur l'ensemble de sa politique. Le RN a quant à lui annoncé une future saisine du Conseil constitutionnel, escomptant faire censurer quatre articles, notamment sur l'électricité et le malus auto.

Dans la soirée la chorégraphie s'est répétée sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), PS et RN ne votant de nouveau pas la motion de censure. Comme pour le budget de l'Etat, le Premier ministre a lui appelé à un travail de "refondation" du système de santé, évoquant des chantiers sur la "gouvernance", "l'offre médicale", "l'installation des médecins" ou encore la "fraude".

La motion de censure n'ayant obtenu que 122 voix, la première partie du texte (sur trois) est adoptée. Mais à la fin de cette journée chargée, François Bayrou a recouru une nouvelle fois au 49.3, cette fois sur la partie "recettes" du budget de la Sécurité sociale, LFI annonçant une nouvelle motion de censure. Il devrait encore en utiliser un autre en fin de semaine ou début de semaine prochaine, sur la dernière partie de ce texte. Avec donc deux nouvelles motions de censure à esquiver sur les budgets.

 

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