Transports - France Nature Environnement publie un guide sur la "juste place" de la voiture en ville
Dépasser le modèle traditionnel de la "voiture solo", certes, mais comment ? Le 17 septembre, France Nature Environnement (FNE) et trois entreprises du transport et de l'automobile (Keolis, Fondation PSA Peugeot Citroën, Mobivia Groupe) ont publié un guide dans lequel ils dégagent des pistes et priorités pour rétablir à court terme une "juste place de la voiture dans la mobilité de demain". Cet ouvrage gratuit, d'une centaine de pages, met en avant de bonnes pratiques comme la zone à trafic limité (ZTL) expérimentée depuis deux ans par la ville de Nantes, soit "une zone de 60 hectares en plein hypercentre où seuls les vélos, piétons, transports publics et certains véhicules comme les taxis ou professionnels de santé peuvent circuler". Ce qui laisse la voie libre aux bus (Chronobus) embarquant par ailleurs un dispositif commandant le passage des feux au vert. L'offre de bus de Rennes est aussi citée comme la plus rapide de France, avec une vitesse commerciale frôlant les 20 km/h. Côté petites et moyennes collectivités, la commune de Moissac (Tarn-et-Garonne) est citée pour son dispositif d'auto-stop organisé Rezo Pouce géré par une association, ainsi que le pays Nivernais Morvan pour son initiative de mise à disposition de véhicules aux demandeurs d'emploi, en lien avec des travailleurs sociaux.
Opportunités et marges de progrès
Constatant le poids croissant des flottes d'entreprises et de collectivités sur le marché – 43% des immatriculations en 2013 – le guide voit là "une opportunité pour les motorisations alternatives", déjà manifeste pour les véhicules hybrides appréciés par ces structures. En termes de gouvernance, il prône un transfert de compétences qui "pourra se faire dans le cadre de la dépénalisation du stationnement en voirie, en vigueur à partir de 2016, qui va donner aux collectivités locales des leviers pour maîtriser complètement leur politique de stationnement (prix du stationnement, montant des amendes, délégation possible de la compétence à l'intercommunalité).
Dans le cadre d'un autre dispositif, celui des certificats d'économies d'énergie (CEE), qui "commence à couvrir le domaine des transports, et notamment le secteur de l'électromobilité", il préconise d'aller plus loin en prévoyant des fiches précises sur les programmes à intégrer dans l'électromobilité partagée et les bornes de recharge notamment, ou encore sur "l'écodiagnostic et l'écoentretien du parc existant". Des précisions sont aussi données sur cette nouvelle démarche Eco Entretien : ce contrôle technique élargi, intégrant la mesure de cinq gaz caractéristiques et polluants atmosphériques en sortie d'échappement est "en cours de déploiement dans les ateliers de tous les professionnels volontaires qui seront audités et labellisés par Ecocert". En termes d'écoconduite, même si de réelles avancées sont observées, une meilleure accessibilité des formations notamment aux personnels des services de l'Etat et collectivités est prescrite. Enfin, les quatre structures à l'initiative du guide penchent d'un commun accord pour une généralisation des plans de déplacements et le fait qu'ils soient "rendus obligatoires dans toutes les administrations publiques".