France 2030 : 2,5 milliards d’euros pour "préparer les compétences de demain"
Véritable frein à la reprise, l’adaptation des compétences fait aussi partie des grands axes du nouveau plan d’investissement annoncé par Emmanuel Macron le 12 octobre. Une enveloppe de 2,5 milliards d’euros sera dédiée dont 500 millions pour l’enseignement supérieur et 2 milliards pour former aux métiers des secteurs ciblés par France Relance.
"Préparer les compétences de demain des jeunes et des salariés dans les secteurs stratégiques sur lesquels le nouveau plan veut 'mettre le paquet'", a résumé Élisabeth Borne le 12 octobre sur BFM TV, précisant le volet "formation" du plan d'investissement France 2030 présenté par Emmanuel Macron le même jour (voir notre article). L’énergie, l’industrie, la santé, l’agriculture, les transports décarbonés, la liste est longue. "D’ores et déjà, des formations sur les batteries pour former 150.000 salariés à l’horizon 2025 ont été préparées avec les opérateurs de l’industrie et les acteurs de la mobilité", a poursuivi la ministre du Travail, "c’est ce que nous voulons faire pour chacun de ces secteurs". Sur la forme, le ministère du Travail prévoit de faire appel à des consortium dans lesquels il y aura des organismes de formation et des branches professionnelles.
Développer les écoles d’excellence
Au total, France 2030 dispose d’une enveloppe de 2,5 milliards pour les nouvelles formations dont 500 millions pour l’enseignement supérieur et 2 milliards pour les métiers des secteurs ciblés par France relance. Cette enveloppe complète le plan de 1,4 milliard consacré à la réduction des tensions sur les recrutements, présenté par Jean Castex le 27 septembre (voir notre article du 27 septembre 2021). Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, a de son côté annoncé que 100 millions d’euros "permettront de développer les écoles d’excellence et de déployer de nouvelles formations reposant sur l’apprentissage, la recherche de nouveaux talents et la formation professionnelle".
"Une partie de cet investissement sera allouée à la transformation et la modernisation des outils de formation pour permettre aux salariés et aux jeunes (tous niveaux de qualification) de se former", a précisé le ministère du Travail. "Des projets seront sélectionnés par le biais d’un appel à manifestation d’intérêt."
1.000 euros pour les chômeurs de longue durée
Alors qu’Élisabeth Borne s’est félicitée que le taux de chômage devrait atteindre 7,6% d’ici à la fin 2021, "ce que nous n’avons pas connu depuis la crise de 2008/2009", la ministre a précisé le contour du coup de pouce de 1.000 euros qui sera accordé aux demandeurs d’emploi de longue durée (la moitié au début de la formation, le reste à la fin) acceptant de se former dans les secteurs où les entreprises recrutent.
"L’objectif est qu’au moment où l’économie redémarre très fort, nous n’ayons pas de demandeurs d’emploi qui restent sur le carreau, mais aussi de répondre à la forte demande des entreprises", a expliqué Élisabeth Borne. "Il s’agit d’accompagner ces publics pour qu’ils puissent être en situation de travail en entreprise et formés au plus près des besoins des entreprises." Cette dernière estime à 50.000 le nombre de demandeurs d’emploi supplémentaires qui bénéficieront de cette prime, et qui s’ajouteront aux 1,4 million de chômeurs formés prévus par le plan du Premier ministre. "Depuis le début du quinquennat, le nombre de demandeurs d’emploi formés a doublé", a fait valoir la ministre du Travail. En 2021, 1,3 million seront formés et 1,4 million en 2022.