Fragilisés, les centres sociaux appellent à "la coresponsabilité des acteurs de la cohésion sociale"
Ouverts à tous et proposant des activités et services divers, ces lieux sont parfois "les seules structures à apporter des réponses aux besoins des personnes", met en avant la Fédération des centres sociaux. Alors que l’État et la Cnaf continuent à soutenir l’ouverture de ces "structures de l’animation de la vie sociale" sur les territoires, le manque de moyens remet en cause le bon fonctionnement des centres existants.
Les centres sociaux "sont aujourd'hui fragilisés par des financements publics qui ne sont plus à la hauteur alors que la situation sociale s'aggrave", alerte la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF) dans un communiqué du 24 janvier 2024. Les centres sociaux se mobiliseront donc le 31 janvier 2024, "partout en France dans l’espace public", pour porter un appel à "la coresponsabilité des acteurs de la cohésion sociale".
"Si de premières revalorisations de prestations ont été annoncées et des efforts pour soutenir la reconnaissance de certains métiers en tension actés (métiers de la petite-enfance notamment), ces premiers pas ne suffisent pas", juge la FCSF. Certaines collectivités ont aussi renforcé leur soutien aux structures, mais beaucoup "disent n’avoir plus de marge de manœuvre". Or, "sans un soutien financier pérenne et à la hauteur", les centres sociaux seront contraints de réduire leur activité et leurs horaires d’ouverture, de ne pas reconduire des postes, voire de fermer.
Les centres sociaux sont "des espaces d’accueil pour les enfants, les jeunes, les familles, les séniors", qui proposent des activités et services variés : "accueil petite enfance, activités de loisirs, accompagnement éducatif, groupes de paroles, ateliers d’apprentissage du français, permanences d’accès aux droits..." Sur certains territoires, ces centres sont parfois "les seules structures à apporter des réponses aux besoins des personnes", indique la Fédération.
Outre le manque de moyens pérennes, la FCSF déplore "la surcharge administrative et les exigences sans cesse accrues" des partenaires vis-à-vis des centres. Le réseau demande, à court terme, le "déblocage d’un fonds de soutien exceptionnel de 65 millions d’euros" pour permettre aux structures de l’animation de la vie sociale de "passer le cap de cette période". "A moyen terme, notre réseau souhaite construire avec l’ensemble des coresponsables de la cohésion sociale un nouveau pacte de coopération entre centres sociaux et pouvoirs publics et un modèle économique renouvelé", indique la FCSF. La Fédération soutient par ailleurs les propositions du Mouvement associatif sur le renforcement de l’emploi et du bénévolat dans les associations, notamment la revalorisation du Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire (Fonjep).
Dans la convention d’objectifs et de gestion (COG) 2023-2027 signée avec l’Etat, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) considère que les structures de l’animation de la vie sociale – centres sociaux et espaces de vie sociale – "facilitent l’intégration sociale des individus dans leur environnement, favorisent le vivre ensemble et toutes les formes de mixités (sociale, culturelle, générationnelle, de genre...) et soutiennent l’accès aux droits et aux services", et donc "concourent à l’attractivité des territoires". Après avoir contribué à l’ouverture de près de 600 structures entre 2018 et 2022, les CAF se voient demander de continuer à développer "le maillage territorial des structures AVS dans les zones encore blanches pour atteindre une structure par quartier en milieu urbain et une par intercommunalité en milieu rural, en saisissant toutes les opportunités offertes (tiers-lieux, MJC, maisons de quartier, partenariat avec les fédérations des centres sociaux...)". La FCSF alerte toutefois : ce développement doit "se [faire] avec une attention particulière à la qualité des projets" et avec des moyens suffisants, "au regard des difficultés des structures déjà existantes".
Une rencontre avec l’ensemble des partenaires concernés – ministères, Caisses nationales des allocations familiales et d’Assurance vieillesse, principales associations d’élus – pourrait avoir lieu en mars pour "construire des réponses à la hauteur des besoins et des enjeux".