Droit individuel à la formation - Formation professionnelle : les patrons de PME se disent prêts à négocier
Suite à la publication du rapport sénatorial sur la formation professionnelle le 11 juillet dernier, les organisations d'employeurs ont fait part de leurs réticences à l'égard de certaines propositions du rapport. Jean Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) pointe notamment le fait que le nouveau système préconisé reviendrait à supprimer la liberté de choix des entreprises pour leur plan de formation, alors qu'elles continueraient à financer la formation. "Nous souhaitons conserver la liberté de choix de l'entreprise, l'égalité d'accès de tous les salariés à la formation et la mutualisation du financement entre les petites et les grosses entreprises", insiste-t-il. Les organisations d'employeurs craignent qu'en ne disposant plus de la maîtrise complète des besoins de formation, les entreprises ne puissent plus financer l'adaptation de leurs salariés aux postes de travail.
Le sénateur Jean-Claude Carle se donne pour objectif de convaincre les organisations d'employeurs du bien fondé de ses propositions. "J'ai passé l'âge de faire des rapports pour enrichir les étagères de la bibliothèque du Sénat. Dès lors, ma préoccupation va être d'aller voir tous les acteurs pour faire en sorte que ces propositions ne restent pas lettre morte." Lors de la remise du rapport au Premier ministre, François Fillon, celui-ci lui a confirmé que la formation professionnelle serait l'un des grands chantiers de 2008. Christine Lagarde, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, a elle-même reçu le 11 juillet dernier du président de la République une lettre de mission qui désignait la réforme de la formation professionnelle comme l'un de ses objectifs prioritaires. Jean Eudes du Mesnil indique que la CGPME est prête à participer aux négociations lorsque les partenaires sociaux seront saisis de la question.
Delphine Goater
Une formation tout au long de la vie
Mesure phare du rapport du sénateur Jean-Claude Carle : le compte épargne formation (CEF) qui suivrait le salarié jusqu'à sa retraite. Ce compte serait géré par un organisme national de type Urssaf via le droit individuel à la formation (DIF) qui deviendrait transférable d'une entreprise à l'autre. En fin de carrière, si les heures du DIF n'étaient pas entièrement utilisées, le salarié pourrait suivre une formation pédagogique pour dispenser son savoir auprès de salariés plus jeunes. Ce soutien pourrait prendre la forme d'un tutorat en entreprise, d'heures en centre de formation d'apprentis ou encore servir de "grandes causes nationales".
Le fonds du CEF serait abondé par l'État, les régions ou bien encore les partenaires sociaux.