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Territoires - Fonds européens : un bilan mitigé pour les régions en transition

Les régions rurales et vieillissantes ont du mal à trouver leur place dans les nouveaux outils imaginés par l'UE.

Certains ne donnaient pas cher de la peau des régions en transition, objet d'une partie de ping-pong entre la France qui veut sauver ses territoires peu dynamiques, et l'Allemagne, qui veut garder son enveloppe pour les Länder de l'Est. Elles ont pourtant survécu, tant bien que mal, à chaque nouvelle étape de la négociation, jusqu'au couperet final du 8 février. A l'issue du sommet européen, leur budget s'est établi à 31,67 milliards de 2014-2020, profitant d'un rehaussement de quelques centaines de millions d'euros dans la dernière ligne droite des discussions (voir ci-contre notre article du 11 février 2013). Un aboutissement inespéré pour la France, bien seule à défendre cette "catégorie très fortement contestée", avoue-t-on à l'Elysée.
La France n'a donc pas obtenu de "chèque" propre à ses régions en transition, alors que cette piste avait été évoquée à la veille du Conseil européen. Seule l'île de Mayotte, dont le PIB par habitant est inférieur à 75% de la moyenne européenne, obtient un bonus de 200 millions d'euros. Les 10 régions intermédiaires devront de leur côté se partager un pactole d'environ 4 milliards d'euros, ce qui ne suffirait pas à leur offrir de coup de pouce financier par rapport à la période actuelle de 2007-013.
Reste l'initiative pour le chômage des jeunes, qui représente 6 milliards d'euros. Mais le Languedoc-Roussillon et le Nord-Pas-de-Calais sont les seules régions en transition à pouvoir en bénéficier, car plus de 25% de leurs jeunes sont au chômage. Les dernières statistiques de 2012, encore inconnues, permettront de déterminer si la Picardie pourra elle aussi bénéficier de cette manne. L'Aquitaine et la Champagne-Ardenne, dont le PIB par habitant est trop élevé pour être référencées comme "régions en transition", pourront en revanche s'appuyer sur l'enveloppe prévue pour les jeunes. Les critères européens imaginés se marient donc mal avec le profil des régions intermédiaires françaises. Relativement moins touchés par le chômage des jeunes, ces territoires n'en restent pas moins ruraux, vieillissants et marqués par le déclin économique.

 

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