Fonction publique territoriale : les premiers axes de travail de Laurent Marcangeli
S'exprimant ce 8 janvier devant les membres du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), Laurent Marcangeli, ministre chargé de la fonction publique, a précisé sa méthode de travail, faite "d'écoute" et de "respect". Et il a dévoilé de premières pistes de travail autour de l'attractivité de la fonction publique et de la simplification du travail des agents.
"Je vous aime et je crois en vous." Le 26 décembre, jour de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Guillaume Kasbarian, Laurent Marcangeli avait lâché ces mots à l'intention des fonctionnaires. Histoire de jouer l'apaisement, après les propos et les mesures polémiques (notamment sur l'absentéisme des agents publics) du gouvernement de Michel Barnier.
Le ministre de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification continue à jouer cette carte. Depuis lundi, il reçoit une par une les organisations syndicales représentatives de fonctionnaires à son ministère pour écouter leurs revendications et nouer un premier dialogue. "Simplicité, respect, humilité et écoute". Telle sera sa méthode, a-t-il déclaré ce 8 janvier, lors de la cérémonie des vœux du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) à laquelle il s'est rendu à l'issue du conseil des ministres, en compagnie de sa collègue chargée du Travail, Catherine Vautrin. Il réservera aux représentants des employeurs territoriaux la même écoute dans les prochaines semaines, car il a également prévu de les rencontrer. "Notre travail commun sera fluide, respectueux et efficace", a promis l'ex-maire d'Ajaccio.
"Ministre des 5,7 millions d'agents publics"
Devant les élus et responsables syndicaux membres du CSFPT réunis ce mercredi, il l'a clamé haut et fort : "Je suis le ministre des 5,7 millions d'agents publics. (…) Je veux être le ministre qui veut leur rappeler à quel point ils doivent être fiers de ce qu'ils font et de ce qu'ils sont."
Conscient que le sort du gouvernement auquel il appartient est lié à celui du prochain budget, le ministre a toutefois esquissé de premières grandes priorités pour le "moyen-long terme". D'abord l'attractivité du service public, avec la perspective d'un chantier sur "l'accessibilité" des concours. Comme ses prédécesseurs, le ministre souhaite que ces derniers soient davantage "adaptés à la pratique professionnelle". Il entend aussi remettre sur la table "la question de la progression des carrières des fonctionnaires territoriaux", dans le but d'accroître "la fidélisation" de ces derniers. Ainsi, "la refonte des grilles indiciaires" pourrait être de nouveau à l'ordre du jour des discussions entre le gouvernement et les représentants des employeurs et des personnels. L'enjeu est de redonner de l'amplitude dans les déroulés des carrières.
Laurent Marcangeli entend également poursuivre le chantier ouvert par son prédécesseur sur la simplification du travail des agents publics, l'idée étant de "simplifier le contenu de leurs tâches quotidiennes pour qu'ils puissent consacrer plus de temps aux missions à valeur ajoutée.
"Aller vite" sur le renforcement de la protection sociale complémentaire
Par ailleurs, répondant à une attente très forte des représentants des employeurs et des agents, il s'est dit prêt à faciliter "le plus vite possible" la mise en place de règles de protection sociale complémentaire plus favorables aux agents territoriaux. Il s'agit de permettre l'application d'un accord signé en juillet 2023 par les élus locaux et les responsables syndicaux. Le ministre rencontrera prochainement le président du Sénat, Gérard Larcher, pour évoquer le sujet. Le gouvernement soutiendrait l'idée qu'une proposition de loi d'origine parlementaire soit déposée pour faire avancer ce chantier. Une bonne nouvelle pour les syndicats, qui toutefois, à l'image de la FAFPT, resteront vigilants pour que la loi traduise fidèlement les termes de l'accord de 2023.
De son côté, la ministre du Travail n'a pas fermé la porte à des discussions avec les employeurs territoriaux sur le financement de l'apprentissage, un sujet marqué par le "désengagement" de France compétences et de l'État, comme l'a rappelé Philippe Laurent, président du CSFPT. Mais Catherine Vautrin a souligné que le soutien de ces acteurs est intervenu ces dernières années dans cadre d'une "expérimentation" dont la fin est "organisée".