Financement de l’hôtel de logistique urbain à Lyon pour renforcer la décarbonation de la livraison de colis

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• Investissement dans la SAS en fonds propres : 33,8%

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La logistique du dernier kilomètre, un enjeu important pour les métropoles

La Compagnie Nationale du Rhône (CNR) est titulaire d’une concession sur le Rhône confiée par l’Etat. A ce titre, elle est chargée de la réalisation de 3 missions solidaires : la production d’hydroélectricité, le développement de la navigation et l’appui à l’irrigation et aux usages agricoles. Dans le cadre de sa mission de développement de la navigation, CNR aménage, commercialise et gère 18 sites industriels et portuaires tout au long de la vallée du Rhône. CNR promeut également le développement du trafic fluvial en tant qu’alternative à la route. Pour ce faire, CNR encourage l’implantation d’activités ayant recours au transport par mode massifié.

D’une superficie de 184 ha, le Port de Lyon s’organise aujourd’hui autour de 3 zones principales : une zone d’activités, les dépôts, les terminaux à conteneurs.
Compte tenu de sa position à l’interface avec la Métropole, CNR a souhaité y installer notamment des activités de logistique urbaine. Les questions autour de ces dernières occupent une place de plus en plus importante dans les politiques locales, nationales et européennes. Elles suscitent par ailleurs l’intérêt des promoteurs et investisseurs du secteur de l’immobilier logistique. Ce phénomène est dû à l’explosion de la demande en infrastructure du dernier kilomètre depuis le développement du e-commerce, et de la vente en ligne. La croissance économique et démographique des métropoles, ainsi que les problèmes d’espaces disponibles, de congestion et de pollution expliquent également cet intérêt croissant.

On estime que les transports urbains génèrent 25 % des émissions de CO2. Ces émissions deviennent une préoccupation grandissante dans les villes, tant pour leurs impacts sur le dérèglement climatique, que dans le cadre du respect des limites légales fixées par l’Union européenne (UE). Pour maximiser l’efficacité globale de la logistique et minimiser son impact environnemental et social, les différentes parties prenantes de la logistique urbaine (collectivités locales, chargeurs, commerçants, logisticiens, et consommateurs) doivent désormais développer des nouvelles formes de collaboration.

Logistique urbaine : le concept d’hôtel logistique en faveur de la transition énergétique

Un hôtel logistique est destiné à être implanté dans les zones denses des grandes agglomérations, où le foncier est rare et cher relativement aux capacités contributives des activités logistiques. Le concept repose sur la mixité des activités logistiques, ainsi que sur une forte densité afin de mutualiser les coûts d’investissement, de diversifier les sources de revenus et de réintroduire des équipements logistiques conséquents en zone dense. L’hôtel logistique peut être multimodal, connecté aux modes ferré et/ou fluvial et priorisant, pour les derniers kilomètres, le transport par véhicules propres (électriques, hydrogènes, GNV).  

L’hôtel logistique peut également accueillir une plateforme de services personnalisés à disposition de la métropole, des commerçants et des transporteurs du centre-ville dans une logique d’économie circulaire. Par exemple, en termes de services au centre-ville, un hôtel de logistique urbaine pourrait offrir la possibilité aux commerçants de disposer de réserves déportées, de profiter de surfaces de stockage convertible à capacités avancées, d’intégrer des solutions de groupage-dégroupage pour les transporteurs, et de bien d’autres services personnalisés (customisation, récupération de marchandises en fin de vie).

L’essor du e-commerce et des livraisons à domicile ou en points relais qui en découlent constituent un enjeu d’implantation important pour la ville alors que les pratiques des opérateurs tendent vers une livraison toujours plus réactive (H+1/H+2). L’hôtel logistique peut donc aussi être une réponse à ces nouveaux besoins en proposant des surfaces dédiées à certains opérateurs.

L’hôtel de logistique urbaine (HLU) du Port de Lyon, un projet pour renforcer la transition écologique

L’HLU du Port de Lyon répond bien aux objectifs de la Métropole de Lyon, dont l’enjeu phare est, en matière de logistique, de faire converger les équations environnementale et économique. Pour ce faire, il convient d’améliorer la prise en compte de la logistique dans l’urbain en privilégiant : 

• l’utilisation des modes de transports décarbonés ;
• l’utilisation de plates-formes logistiques mutualisées ;
• la réintroduction de la fonction logistique dans la ville, tout en soignant son insertion environnementale, urbaine, paysagère et architecturale.

L’hôtel de logistique urbain (HLU) de Gerland, situé Port Edouard Herriot à Lyon, est un projet majeur de logistique urbaine pour la métropole de Lyon, afin d’amorcer la décarbonation de la distribution de colis dans la métropole. Près de 15 M€ de fonds propres apportés par un consortium d’investisseurs composés de Lyon Parc Auto (LPA, 40 %), la SERL (6,2 %), la Poste Immobilier (20 %) et la CDC (4,9 M€, 33,8 %) et 33 M€ de dettes bancaires (La Banque Postale et BPI) ont été nécessaires pour financer ce projet. La Banque des Territoires investit ainsi via son offre de financement pour l’aménagement et l’immobilier d’entreprise.  

L’HLU est composé de deux bâtiments de 3 et 4 niveaux, offrant environ 29 000 m² de surface locative dédiée principalement à la logistique urbaine (2000 m² de tertiaire en R+2 et R+3), certifiés HQE Excellent. Il est loué à plus de 50 % par LPA et Le Groupe La Poste (DPD notamment).

Le HLU participe à développer des solutions décarbonées de logistique urbaine, qui répondent aux exigences de la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE). D’une surface de près de 29 000 m², et mis en service en juillet 2023, il est à ce jour l’équipement de ce type le plus important hors Ile-de-France. La construction du HLU a mobilisé un investissement de 46 M€. Le HLU permet de mutualiser les flux entrants dans l’agglomération et d’organiser de façon optimisée leur distribution dans la ville, grâce à des véhicules adaptés aux derniers kilomètres (petits utilitaires, vélos triporteurs, véhicules à faibles émissions).